"Plus de 20 travailleurs ont été licenciés sans le moindre préavis, après 20 ans de loyaux services. Ils sont tous pères de famille. Comment vont-ils subvenir aux besoins de leurs enfants ?" Une quarantaine de travailleurs de la section de Constantine de l'Entreprise nationale de réalisation générale des grands travaux hydrauliques (GTH), dont la direction générale est implantée à Annaba, ont observé hier, dès les premières heures de la matinée, un sit-in devant le cabinet du wali, au centre-ville de Constantine. Les protestataires dénoncent le retard dans le versement de leurs salaires, impayés depuis plus de quatre mois, le laxisme de la direction dans la régularisation de ce fait, ainsi que la situation catastrophique de leur société qui emploie plus de 150 travailleurs à El-Mania, dans la périphérie immédiate de Constantine. "Cela fait quatre mois que nous n'avons pas perçu nos salaires. À chaque fois que nous nous rendons à la direction pour demander notre dû, le directeur refuse toute sorte de dialogue, il se contente de dire qu'il n'y a pas d'argent et que cela dépend de la trésorerie", témoignent les protestataires. Selon les informations fournies par ces derniers, cette situation a affecté le versement des cotisations sociales des travailleurs, le versement des allocations familiales suspendues depuis quatre ans, notamment la réactivation de leurs cartes Chifa. Les grévistes ont dénoncé également la suppression de plus de 20 postes. Une mesure qui a plongé dans le désarroi les travailleurs dont la plupart sont des pères de famille avec une expérience qui dépasse, dans la plupart des cas, les 15 ans. Uniquement à Constantine, "plus de 20 travailleurs ont été licenciés sans le moindre préavis, après 20 ans de loyaux services. Ils sont tous pères de famille. Comment vont-ils subvenir aux besoins de leurs enfants ?", s'interrogent-ils. Les travailleurs de GTH exigent le départ du directeur, de même qu'une commission d'enquête ministérielle pour faire la lumière sur la gestion "désastreuse qui étouffe leur entreprise", selon eux. Aussi ont-ils décidé d'entamer une grève, depuis hier, jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Rappelons que la plupart des protestataires ont déjà participé à une marche effectuée en octobre 2018 à Annaba, où se trouve la direction générale de l'entreprise. Une marche à laquelle ont participé les travailleurs des chantiers GTH de Annaba, Constantine, Guelma, Skikda, Souk Ahras et d'El-Tarf. Ils protestaient notamment contre le silence de la direction quant à la régularisation des salaires. Les grévistes ont affirmé que malgré tous les problèmes que vit leur entreprise, aucune mesure concrète concernant le règlement de la situation des travailleurs n'a été prise jusqu'à aujourd'hui. "Nous sommes dans la confusion la plus totale, nous n'avons aucune assurance, personne ne veut nous expliquer la vraie situation de cette entreprise", témoignent-ils. InÈs Boukhalfa