Le président de l'AALA a affirmé que la priorité de l'institution qu'il préside sera accordée "au recueil du corpus national de la langue amazighe dans toutes ses variantes". La polémique soulevée par la composante de l'Académie algérienne de la langue amazighe (AALA) n'est pas près de connaître son épilogue. Après les dénonciations faites par des chercheurs et des militants de ce qu'ils ont qualifié "de manœuvres", le président de cette institution sort de son silence et défend les membres de l'Académie incriminés. Pour ce faire, Mohamed Djellaoui a mis en avant "la volonté et le savoir-faire scientifique nécessaires" des membres de l'Académie pour atteindre l'objectif assigné à cette institution. Dans sa déclaration reprise, hier, par l'APS, il a reconnu "la complexité de la tâche" pour laquelle il s'est engagé à faire de son mieux pour "mener à bien les projets scientifiques de cette institution nationale et atteindre les objectifs fondamentaux de l'institution, dont la promotion de la langue amazighe, de façon à ce qu'elle consolide sa place sur la scène linguistique nationale et régionale". Mohamed Djellaoui a affirmé que la priorité de l'institution qu'il préside sera accordée "au recueil du corpus national de la langue amazighe dans toutes ses variantes", précisant, en outre, que les premières missions de l'Académie est l'installation des composantes administratives et scientifiques de cette institution, notamment le secrétariat administratif et les six membres qui composent le bureau et les commissions spécialisées de la recherche. Sur un autre volet, et concernant sa désignation à la tête de cette institution, M. Djellaoui s'est dit "honoré", exprimant "son engagement et sa ferme volonté" à travailler, afin d'atteindre l'objectif. Mohamed Djellaoui, ex-doyen de la Faculté des lettres à l'université de Bouira, a estimé que la mise sur pied de cette institution "est parmi les aboutissements de la revendication identitaire amazighe" et qu'elle constitue "un grand acquis pour les recherches dans les domaines linguistique et culturel amazighs". Pour rappel, la composante de l'Académie a provoqué une polémique dès l'annonce de ses membres. D'aucuns parmi les intervenants dans le débat ont estimé que la composante, telle que rendue publique la semaine écoulée par les autorités, "ne peut répondre favorablement aux exigences d'une académie". Ils ont, également, relevé "l'absence de militants engagés dans la défense de cette cause". Il faut rappeler dans ce sillage que le professeur Abderrezak Dourari a annoncé sa démission de l'Académie moins de 24 heures après sa nomination. Il a dénoncé le non-respect des critères arrêtés, au préalable, devant présider à la nomination de membres de cette institution. Le Pr Dourari a souligné à Liberté que "le principe établi était d'avoir le rang magistral, et pour la dominante de rang professoral et pour les variantes en manque de professeurs, on a plaidé pour l'intégration des maîtres de conférences". Rien de tout cela, parmi les membres de l'Académie, d'aucuns ont dénoncé la nomination de licenciés dans des filières totalement étrangères au champ de recherche amazigh. Saïd Chemakh, docteur en linguistique amazighe et enseignant à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a estimé, quant à lui, que les autorités ont fait dans "le dosage, tenant compte des facteurs de représentativité régionale, au détriment des compétences". Mohamed Mouloudj