Le président américain envisage clairement d'éviter un autre shutdown, si les discussions avec les démocrates au Sénat sur le budget n'aboutissent pas à un accord. Donald Trump a affirmé dans la nuit de vendredi à hier qu'il y avait "une grande probabilité" qu'il décrète l'état d'urgence si l'impasse dans les négociations avec les démocrates persiste au sujet du shutdown, afin de pouvoir construire un mur à la frontière avec le Mexique. Le chef d'Etat américain veut éviter un nouveau shutdown, à l'expiration le 15 février de l'accord budgétaire. Pour justifier sa décision, M. Trump, qui s'exprimait lors d'un événement organisé à la Maison-Blanche, a indiqué qu'aucune avancée n'a été enregistrée dans les négociations avec les chefs de file démocrates. Par ailleurs, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a réaffirmé jeudi qu'elle était opposée à la construction du mur. Ainsi, échaudé par les virulentes critiques qui l'ont visé, après la crise sociale provoquée par le shutdown et aussi les révélations sur le montant qu'a coûté le shutdown de plus de trente jours au Trésor estimé à plus de 11 milliards de dollars, le président des Etats-Unis fait planer à l'avance la menace d'un recours à l'urgence nationale. Il faut croire qu'il n'a pas d'autre choix, du moment que l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations entre républicains et démocrates est toujours d'actualité. Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, n'a aucune intention de céder sur les points de désaccord, plus particulièrement l'argent (plus de 5 milliards de dollars) réclamés par Donald Trump pour construire le mur à la frontière du Mexique. Le locataire du bureau ovale a clairement affiché son intention de recourir à cette procédure exceptionnelle, bien qu'elle soit de nature à poser des contentieux judiciaires et constitutionnels. Il y a "une gigantesque obstruction des démocrates", a-t-il déclaré, et d'ajouter "donc une grande probabilité de devoir recourir à l'état d'urgence". Rappelons qu'une commission composée de représentants des républicains et des démocrates multiplie les réunions dans l'espoir de trouver un compromis sur la somme de 5,7 milliards de dollars que Donald Trump cherche à obtenir pour financer la construction du mur. Mais rien ne dit que cette commission, qui doit achever ses travaux d'ici au 10 février, soit cinq jours avant l'expiration de la loi finançant pour trois semaines l'administration fédérale, puisse aboutir à un compromis entre les deux camps. Rappelons que cette loi exceptionnelle, promulguée il y a dix jours, avait permis de mettre un terme au shutdown, qui a affecté durant plus d'un mois les services publics américains. Reste à savoir maintenant s'il fera l'annonce du recours à l'urgence nationale, à l'occasion de son discours sur l'Etat de l'Union mardi soir devant le Congrès, ou s'il attendra la date limite du 15 février. Sans répondre explicitement, Donald Trump a clairement laissé entendre que cela pourrait être le cas. "Ecoutez attentivement le discours", a-t-il lancé avec un sourire. Merzak Tigrine