En novembre dernier, la Banque d'Algérie avait annoncé le projet d'émettre de nouveaux billets de banque et pièces de monnaie, soulignant qu'il ne s'agit que d'une opération de rafraîchissement, voire d'une substitution progressive en matière de recyclage des billets en circulation. Son gouverneur, Mohamed Loukal, criait à qui voulait l'entendre que cette opération "ne peut être et ne doit pas être interprétée comme un changement de la monnaie nationale". Un peu moins d'un mois plus tard, un règlement de la Banque d'Algérie portant création de deux nouveaux billets de banque et de la nouvelle pièce de monnaie métallique de 100 DA sera publié au Journal officiel n°73 de décembre 2018. Et ce n'est qu'hier que l'autorité monétaire a procédé à la levée du voile sur les nouvelles coupures et la pièce de monnaie qui seront en circulation dès la seconde moitié du mois de février en cours. Il s'agit de nouvelles coupures de billets de banque de 500 et de 1 000 DA, ainsi que d'une pièce de monnaie de 100 DA, qui "circuleront concomitamment avec les autres billets de banque et pièces de monnaie actuellement en circulation et de même valeur faciale", a tenu à préciser Lahbib Goubi, secrétaire général de la Banque d'Algérie, lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation de ces nouvelles coupures de billet. La Banque d'Algérie dit vouloir investir davantage dans "le design, la fiabilité et la sécurité". Cette institution en conclut que compte tenu de l'évolution rapide des matériels de reproduction et d'informatique, il était nécessaire d'introduire des éléments de sécurité les plus modernes à même de parer aux tentatives de contrefaçon. C'est un coaching qui fait la part belle aussi à la modernisation des billets de banque et des pièces de monnaie, outre l'aspect lié à la lutte contre le faux-monnayage et le rafraîchissement de la monnaie fiduciaire. La Banque centrale proposera dès la seconde moitié du mois en cours deux billets de banque dotés de huit éléments de sécurité, à savoir le filigrane, le fil de sécurité à fenêtre, les micro-impressions, les guilloches, les impressions invisibles en lumière naturelle, mais révélables sous ultraviolets et sous infrarouges, la transvision, la bande holographique et les éléments tactiles pour la reconnaissance facilitée pour les non-voyants. Autant d'éléments qui permettent à la Banque d'Algérie de se targuer d'avoir investi dans les niveaux de sécurité les plus élevés. Cet investissement dans la sécurité a fait bondir le coût de production de 2 à 3%, à en croire les responsables de la Banque centrale. À la question de savoir si ces nouvelles coupures allaient substituer les billets de banque actuellement en circulation, Lahbib Goubi a indiqué que "pour l'instant, les nouvelles coupures et les billets actuellement en circulation vont circuler concomitamment". Cependant, tous les billets usés qui seront retirés, la Banque d'Algérie ne produira à l'avenir que les nouvelles coupures, précise le même responsable. Cette opération n'est pas non plus "destinée à absorber les capitaux en dinars en circulation dans les réseaux informels de l'économie. Des dispositifs dédiés à la lutte contre l'informel existent par ailleurs", précise-t-il. Le DG du Trésor public, présent à la conférence, n'a pas voulu communiquer les montants de monnaie à créer sous les nouvelles coupures, car, selon lui, ils sont tributaires des besoins et des quantités de monnaies en circulation. Il a, néanmoins, indiqué que la masse monétaire actuellement en circulation s'élève à 4 986,795 milliards de dinars, dont 4 934,546 milliards de dinars en billets de banque et 52,248 milliards en pièces de monnaie. Ali Titouche