Un peu plus de quatre ans après le lancement du Programme d'Appui Jeunesse-Emploi (Paje), né d'une convention de financement entre l'UE et l'Algérie, les responsables algériens et européens s'accordent à dire que le plan a donné des résultats satisfaisants en termes de création d'entreprises, d'employabilité et de formations de jeunes. "Une grande partie des engagements a été tenue", a affirmé le directeur national du programme, Abderezzak Boucherir, à l'occasion de l'organisation, hier à Oran, du 4e séminaire du visibilité du Paje qui vient clôturer une série de rencontres-bilans organisées à travers Khenchela, Béchar et Annaba qui, comme Oran, ont été choisies comme wilayas-pilotes pour l'expérimentation du Paje. De fait, depuis son lancement en 2014, le Paje a permis, dans les quatre wilayas-pilotes, la formation de 4 219 jeunes, la création de 140 entreprises, l'insertion dans le milieu professionnel de 641 jeunes et la signature de 108 conventions entre des associations et des structures publiques. Les chiffres présentés à l'occasion du séminaire d'hier démontrent l'efficacité du Paje, notamment dans la wilaya d'Oran qui "s'est taillé la part du lion", selon un document remis à la presse. La preuve ? 1 590 jeunes sur les 4 219 ont été formés à Oran où 22 projets ont été financés, soit 12% de l'ensemble des projets. Parmi les 140 entreprises créées, 12 sont établies à Oran. Enfin, le document signale que pas moins de 13 conventions de partenariat y ont été passées avec les pouvoirs publics (APC, directions de wilaya, agences, CFPA, universités…). Les projets développés par le Paje à Oran touchent des domaines aussi variés que les services (26%), l'artisanat (16%), le tourisme (11%), la culture (16%), l'insertion sociale et professionnelle (11%), la pêche et la mer (10%) et l'agriculture (5%). Le Paje est un programme d'appui au développement et à la mise en œuvre des politiques nationales de la jeunesse et de l'employabilité des jeunes doté d'une enveloppe de 26 millions d'euros (dont 23,5 millions représentent la contribution européenne). Placé sous l'autorité du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en partenariat avec 13 autres ministères et le Conseil national économique et social (Cnes), le Paje a amélioré la cohérence intersectorielle des dispositifs d'aide à l'emploi locaux (Ansej, Anem, Cnac) et fait le trait d'union entre ces structures et les jeunes demandeurs d'emploi (de 16 à 30, voire 35 ans), ainsi que les associations porteuses de projets d'insertion de la jeunesse. Une sorte de guichet unique appelé Cap jeunesse qui peut prodiguer l'information, l'orientation et, éventuellement, le financement des projets. Dans son allocution, Silvia Severi, cheffe des opérations de coopération à la Délégation de l'Union européenne en Algérie, qui a déploré la marginalisation de jeunes souvent surdiplômés, a, notamment, évoqué des projets de jumelage entre l'UE et deux ministères (Enseignement supérieur et Travail) pour "le renforcement de la mise en œuvre des réformes relatives à l'employabilité des jeunes". S. Ould Ali