Selon l'ONU, 2,3 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2015, fuyant la plus grave crise économique de l'histoire récente du pays pétrolier. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a profité de sa rencontre lundi à New York avec le chef de la diplomatie vénézuélienne Jorge Arreaza, à la demande de Caracas, pour proposer sa médiation aux deux parties de la crise politique dans ce pays. "Le Secrétaire général a réaffirmé que son offre de bons offices aux deux parties était toujours valable pour mener des négociations sérieuses afin d'aider le pays à sortir de l'actuelle impasse au bénéfice du peuple du Venezuela", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric. Ce dernier a ajouté qu'Antonio Guterres veut avoir l'accord du président Nicolas Maduro et du leader de l'opposition Juan Guaido avant de passer à l'action. Selon des diplomates des Nations unies, le gouvernement de Nicolas Maduro est prêt à de tels pourparlers, mais il n'est pas encore clair quelle est la position de Juan Guaido. Pendant ce temps, le président Nicolas Maduro, qui dément l'existence d'une crise humanitaire au Venezuela, refuse l'entrée de cette aide, considérant qu'il s'agit d'un premier pas vers une intervention militaire des Etats-Unis et d'un "show politique". Il rejette la responsabilité des pénuries de médicaments et de vivres sur les sanctions américaines. Selon l'ONU, 2,3 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2015, fuyant la plus grave crise économique de l'histoire récente du pays pétrolier. Le Brésil, qui avait été un des premiers pays à reconnaître Juan Guaido, dans la foulée des Etats-Unis, a accepté l'ouverture dès la semaine prochaine d'un deuxième centre de stockage, dans l'Etat frontalier de Roraima, a annoncé depuis Brasilia le député d'opposition Lester Toledo, chargé par Juan Guaido d'organiser la coordination de l'aide. Par ailleurs, le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, a annoncé lundi que l'armée avait renforcé sa présence aux frontières. Dans une nouvelle tentative de briser le soutien apporté par l'armée au gouvernement, le chef de l'opposition, qui a offert une amnistie à ceux qui désavoueraient le chef de l'Etat, a prévenu les militaires qu'empêcher l'entrée de l'aide constituerait un "crime contre l'humanité". "Il n'y a pas de sanctions qui déstabilisent ou portent atteinte à la dignité nationale des militaires", a réagi le ministre de la Défense, lui-même visé par ces sanctions, à l'occasion des plus grandes manœuvres militaires de l'histoire du pays sous l'appellation "Bicentenaire de l'Angostura 2019". Au Conseil de sécurité, Washington a proposé un projet de résolution appelant le Venezuela à faciliter une aide humanitaire internationale et à s'engager vers un scrutin présidentiel. Une contre-proposition de la Russie est venue bloquer le texte américain.