Des hommes d'affaires roumains ont estimé, hier, que la règle 51/49 est un obstacle à l'investissement étranger en Algérie. "Je connais beaucoup d'investisseurs qui veulent venir en Algérie. Ils ne viennent pas à cause de la règle 51/49", a indiqué un opérateur, lors d'un forum algéro-roumain organisé à l'hôtel El-Aurassi à Alger, relevant que les Emirats arabes unis ont abandonné cette règle. Mais si cette règle rebute beaucoup d'investisseurs étrangers, certains semblent s'en accommoder. C'est le cas de Kepler Technologies, une société de production de services informatiques créée en partenariat avec une société roumaine. "Effectivement, il y a des problématiques. Mais nous sommes un cas concret qui montre que le 51/49 fonctionne quand il y a une relation de confiance", a témoigné le responsable Kepler Technologies Algérie. C'est cette relation de confiance que les hommes d'affaires algériens et roumains souhaitent tisser. Et le forum organisé, hier, constitue une occasion pour examiner "les possibilités d'intensification des liens de partenariat et de coopération, notamment dans la coproduction et l'investissement". Evoquant le contexte particulier dans lequel s'est tenue la rencontre, le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) souligne la nécessité "d'aller vers une étape plus empirique et plus rentable pour les deux parties". Pour lui, le Conseil d'affaires mixte algéro-roumain, qui rassemble les deux Chambres de commerce et d'Industrie, pourra contribuer à la création d'une dynamique de rapprochement des hommes d'affaires. Le président de la Caci a souligné que l'expertise de la Roumanie est avérée dans le secteur des mines, de la pièce détachée, ainsi que dans l'agriculture et l'agroalimentaire. La densification de la coopération économique entre les deux pays pourrait cibler, également, les énergies renouvelables et les TIC. Selon lui, le partenariat dans la construction automobile, à travers l'usine Renault, est déjà un signal fort. "Nous comptons sur cette expertise pour développer la formation dans la fabrication mécanique et des pièces de rechange. Ce qui permettrait de gagner en productivité et en parts de marché", a-t-il dit, rappelant les propos du ministre des Affaires étrangères de la Roumanie qui a insisté, lors de sa visite en Algérie en mars 2018, sur la nécessité d'entreprendre des démarches idoines pour concrétiser des partenariats dans les domaines de l'industrie, du tourisme et de la formation. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Roumanie (CCIR) rappelle que l'Algérie est un partenaire traditionnel de la Roumanie. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont été estimés à 400 millions de dollars l'année dernière. "On peut faire beaucoup mieux", a-t-il estimé. Le président de la CCIR évoque, aussi, 45 entreprises algériennes installées en Roumanie, soulignant que dans son pays, "il est très facile de créer une entreprise". En marge du forum, un mémorandum d'entente a été signé entre la Caci et son homologue roumaine (CCIR). Le président de la CACI a expliqué que le mémorandum permettra de développer et de maintenir les relations de partenariat entre les hommes d'affaires algériens et roumains et de recueillir leurs propositions et leurs sollicitations. Il a annoncé l'organisation d'un voyage d'affaires, en Roumanie, pour les industriels algériens activant dans le secteur automobile et les pièces de rechange. Meziane Rabhi