Pendant près de trois heures, les musiciens algériens, qui accompagnaient le ballet de Saint-Pétersbourg, ont offert le plus merveilleux des spectacles aux petits comme aux grands. L'Opéra d'Alger Boualem-Bassaïh a vécu au rythme des pirouettes des danseurs et danseuses du Ballet national de Saint-Pétersbourg, pour une représentation exceptionnelle – la première d'une série de trois spectacles – du fameux ballet en quatre actes, Le Lac des Cygnes, de Tchaïkovski. Dans une salle archi-comble, où enfants et adultes s'impatientaient de découvrir la collaboration inédite des danseurs issus du plus vieux ballet au monde, "Le Vaganova Ballet academy", fondé en 1738, et l'orchestre du maestro algérien Amine Kouider. Pendant près de trois heures, les soixante musiciens algériens, qui accompagnaient la troupe de danseurs dirigée par le directeur artistique Alexander Bruskin, ont offert le plus merveilleux des spectacles aux petits comme aux grands. Elégance, transcendance, voilà les ingrédients qui ont fait le succès de cette soirée qui, malgré sa durée, n'a cessé de faire languir, faire sourire, voire rire, et parfois émouvoir l'assistance. Que dire de ces regards ébahis d'abord par les impressionnants décors dont a été revêtue la scène de l'Opéra, puis par ces solistes qui auront impeccablement fait voyager les spectateurs de par leur talent, mais surtout l'émotion qui se dégageait à chacun de leurs pas. Le duo principal, formé par Maria Kochetkova et Sergei Popov, a replongé pendant toute la durée de la représentation les spectateurs en enfance, grâce à aussi à ces mélodies que l'on connaît toutes et tous. Les musiciens d'Amine Kouider, pour leur part, ont redonné vie, et de quelle belle manière, au répertoire du père de l'Opéra russe, Piotr Ilitch Tchaïkovski. À propos de ce spectacle, le maestro de la soirée dira : "C'est un projet qui date d'une année. Avec l'Opéra d'Alger, nous avons vraiment souhaité le concrétiser et le réaliser. Je l'ai donc proposé au directeur, M. Saoudi, qui a trouvé l'idée formidable. Pendant neuf mois, nous nous sommes penchés dessus, pour proposer ce spectacle au public algérien." Le directeur, de son côté, a indiqué que "l'Opéra doit jouer son rôle, nous avons essayé d'acquérir certaines expériences, sur le plan structurel et structural. Aujourd'hui, nous sommes dans une phase, où nous essayerons, selon les moyens, de fournir tous les efforts nécessaires pour offrir une programmation qui s'inscrit dans le patrimoine universel. Le Lac des Cygnes fait partie de cette expérience que nous avons voulu abriter à l'Opéra". Il expliquera par ailleurs la collaboration entre l'orchestre de son Opéra et le Ballet de Saint-Pétersbourg pour ce spectacle qui "fait partie du répertoire universel. L'orchestre symphonique rattaché à l'Opéra d'Alger a quand même cette expérience, ce savoir et ce talent pour pouvoir s'attaquer aux plus grandes œuvres que l'humanité a pu produire". Pour rappel, Le Lac des Cygnes est un ballet de Piotr Tchaïkovsky, créé pour la première fois en 1877 au Théâtre Impérial Bolchoï de Moscou, à partir d'un livret de Vladimir Begichev et Vassili Geltzer qui se sont inspirés de contes et légendes. L'histoire raconte la rencontre entre le Principe Siegfried, qui reçoit, pour sa fête d'anniversaire, une arbalète. Durant sa partie de chasse, il s'apprête à tirer sur des cygnes du lac auquel il s'était rendu. L'un d'eux se transforme en jeune fille, Odette, qui lui explique qu'un sorcier lui a jeté un sort de telle manière qu'elle se retrouve transformée en cygne durant la journée. Seul un serment d'amour que lui porterait un homme pour l'en défaire. À noter enfin qu'une représentation supplémentaire sera programmée ce soir, à partir de 19h30. Les prix des billets sont de 3000, 2000 et 1500 DA. Yasmine Azzouz