Contrairement au premier jour de la grève générale, lancée à partir d'appels sur les réseaux sociaux, et qui a été largement suivie à travers l'ensemble du territoire national dont la wilaya de Constantine ou plusieurs institutions publiques ont fermé leurs portes, hier, telles que la Cnas, la Casnos, l'OPGI, la SNTF, les APC et les commerces qui ont également fermé, c'est le retour à la normale au deuxième jour. "Nous n'avons pas bien compris le vrai sens de cet appel, nous avons cru que tout le monde était concerné. Personnellement, j'ai ouvert mon magasin aujourd'hui grâce aux appels lancés sur les réseaux sociaux", dira Yacine, le propriétaire d'un magasin dans le boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean) au centre-ville de Constantine. Par ailleurs, la communauté universitaire ayant décidé d'opposer un niet à la décision du ministère de l'Enseignement supérieur d'avancer la date des vacances de printemps, dans une manœuvre visant à casser la dynamique enclenchée contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat, enseignants et étudiants, est revenue, hier, à la charge en tenant de grands rassemblements au niveau des campus des universités 1, 2 et 3 de Constantine. De leur côté, les lycéens ont, une fois de plus, investi les grandes artères du centre-ville dès les premières heures de la matinée. Des mouvements qui se sont poursuivis jusqu'à 14h, provoquant des perturbations de la circulation routière et offrant parfois des scènes peu amènes, tant-il est vrai que les lycéens ont péché par une totale désorganisation et un manque d'encadrement palpable au point de provoquer une gêne certaine parmi les passants et les automobilistes. Il est vrai aussi que les marches des lycéens ont drainé des groupes de jeunes qui n'ont rien à voir avec le mouvement des lycéens opposant au cinquième mandat, au départ du régime politique en place et à une vie meilleure. Hier aussi, des syndicalistes se sont rassemblés devant la maison des syndicats pour dire à leur tour non au 5e mandat, revendiquant, haut et fort, le départ du secrétaire général de l'Ugta, Sidi-Saïd, qui, selon eux, a trahi la cause des travailleurs. Les avocats, quant à eux, suivent toujours leur action entamée mercredi dernier, celle de suspendre toutes leurs activités judiciaires auprès des cours et tribunaux de justice dans les quatre wilayas (Constantine, Skikda, Jijel et Mila), jusqu'à nouvel ordre, exprimant leur rejet d'un 5e mandat du Président sortant. Ines Boukhalfa