La mobilisation citoyenne contre le pouvoir en place se poursuit à Béjaïa. Hier encore, les deux villes de Sidi Aïch et de Kherrata ont été le théâtre de manifestations de rue réclamant le départ de Bouteflika et de son régime. En effet, hier, dans la matinée, des centaines de lycéens et de collégiens de Sidi Aïch ont déserté les bancs de l'école pour investir la rue et se révolter, à leur tour, contre les décisions de "replâtrage" annoncées le 11 mars dernier par le chef de l'Etat sortant. C'est vers 9h que les manifestants ont improvisé une marche pacifique depuis le rond-point des Trois-Horloges jouxtant le lycée Taos-Amrouche, pour sillonner les principales artères de la ville, en passant par le pont enjambant l'oued Soummam, avant de gagner les Quatre-Chemins. Scandant les slogans habituels hostiles au pouvoir et au prolongement du 4e mandat de Bouteflika, les écoliers protestataires ont parcouru plus de trois kilomètres avant de regagner leur point de départ. Par ailleurs, dans la ville historique de Kherrata, ce sont les fonctionnaires de l'APC et les travailleurs de l'Etablissement public hospitalier (EPH) qui ont organisé, hier matin, deux rassemblements de protestation distincts. Lors de ces deux actions appuyées par les sections syndicales (UGTA et Snapap), les fonctionnaires contestataires, auxquels se sont joints des militants associatifs et des citoyens lambda, ont exprimé leur rejet sans appel des mesures prises par le président Bouteflika, tout en exigeant "le départ inconditionnel de tout le système politique". "Non au prolongement illégal du 4e mandat de Bouteflika", "Ni Bedoui ni Lamamra, nous voulons la chute du régime", "Système FLN dégage !", sont autant de slogans scandés par les manifestants, avant de se disperser dans le calme. KAMAL OUHNIA