Une nouvelle panne de courant affecte, depuis lundi midi, Caracas et les grandes villes vénézuéliennes, attribuée comme la précédente par le gouvernement à une "attaque" contre la principale centrale du pays, ce que dément l'opposition. En fin de journée, l'électricité commençait à revenir progressivement dans certains quartiers de la capitale, avant d'être de nouveau coupée peu avant 22h00 (2h00 GMT), attestant de la grande fragilité du réseau. Ailleurs en province, tout semblait témoigner de l'instabilité du courant dont étaient encore privées de vastes zones du pays, y compris les grands centres urbains, malgré les affirmations de la vice-présidente Delcy Rodriguez qui a dénoncé un complot "impérialiste". "Nous avons été victimes d'une attaque contre le système de production et de distribution d'électricité et plus précisément contre la centrale de Guri", dans le sud du pays, a accusé le ministre de l'Information Jorge Rodriguez à la télévision. Cette centrale, qui fournit environ 80% de l'électricité du Venezuela, avait déjà été mise en cause lors de la panne du 7 mars. La panne est survenue à 13h20 (17h20 GMT) à Caracas, mégapole de 5 millions d'habitants soudain privée de transports publics, de téléphones et d'internet, ravivant de mauvais souvenirs dans la population éprouvée par la méga-panne du 7 mars qui a paralysé le pays pendant une semaine. Le chef de l'Etat Nicolas Maduro, dont le pouvoir est contesté par Juan Guaido qui s'est proclamé président par intérim le 23 janvier, avait annoncé la création d'une "commission d'enquête présidentielle" présidée par la vice-présidente Delcy Rodriguez pour enquêter sur la panne du 7 mars. Il avait l'intention de solliciter l'aide des Nations unies, de la Chine et de la Russie. "On a des preuves qu'il s'agissait d'une cyberattaque menée depuis Houston et Chicago aux Etats-Unis", avait-il insisté en désignant le Pentagone - le ministère américain de la Défense - comme le commanditaire.