La dirigeante britannique compte sur une proposition trans-partisane pour franchir enfin l'étape du Parlement. La Première ministre britannique Theresa May a annoncé mardi soir son intention de réclamer aux dirigeants européens un nouveau report du Brexit, tentant en parallèle de rencontrer les leaders politiques britanniques pour tenter de sortir de l'impasse. "Nous pourrions faire d'une sortie sans accord un succès à long terme, mais quitter (l'UE) avec un accord reste la meilleure solution", a affirmé Theresa May depuis le 10 Downing Street, à l'issue d'un conseil des ministres de crise de sept heures. Pour éviter une sortie sans accord au 12 avril, "nous avons donc besoin d'une extension de l'article 50 (du Traité de Lisbonne, qui régit la sortie d'un pays membre de l'UE) qui soit aussi courte que possible et qui prenne fin lorsque nous aurons adopté un accord", a-t-elle ajouté. Alors que le Brexit était censé avoir lieu vendredi 29 mars, les dirigeants européens avaient déjà accordé à Londres un report de la date, désormais fixée au 12 avril. Un nouveau délai devra être approuvé à l'unanimité des 27 autres pays membres de l'UE, qui se réunissent à Bruxelles pour un sommet consacré au Brexit le 10 avril. Un report au-delà du 22 mai impliquerait que le Royaume-Uni prenne part aux élections européennes, prévues du 23 au 26 mai, une éventualité que le gouvernement britannique veut éviter. Mais selon un porte-parole de Theresa May, le Royaume-Uni est susceptible de se préparer à de telles élections, près de trois ans après le référendum sur le Brexit. Toutefois, même si des préparatifs sont enclenchés, le gouvernement pourra toujours se soustraire au scrutin européen en cas de déblocage de la situation sur le Brexit, a assuré ce porte-parole. "Même si aujourd'hui nous ne savons pas ce que sera le résultat final, soyons patients", a réagi sur Twitter le président du Conseil européen, Donald Tusk, après la déclaration de Mme May. Si les dirigeants européens sont dans le flou, c'est que le nouveau plan de Theresa May reste à écrire. Elle a annoncé son intention de "s'asseoir avec le leader de l'opposition", Jeremy Corbyn, pour travailler à l'élaboration d'une solution qui puisse obtenir l'approbation des députés britanniques. Les députés ont jusqu'ici refusé tous les scénarios relatifs au Brexit : ils ont rejeté à trois reprises l'accord de retrait qu'elle a négocié avec Bruxelles, ainsi que toutes les propositions alternatives d'initiative parlementaire. "Des propositions seront soumises au Parlement en début de semaine prochaine", a déclaré M. Corbyn. Mais la Première ministre a prévenu : pas question de modifier le Traité de retrait conclu après dix-sept mois de négociations laborieuses avec Bruxelles, et qui règle le sort des citoyens expatriés, la facture du divorce et l'avenir de la frontière irlandaise après le Brexit. Theresa May appelle à "se concentrer sur la Déclaration politique", un texte portant sur la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE.