Les Etats-Unis ont lancé leurs grandes manœuvres dans l'espoir de faire passer leur plan de paix au Proche-Orient appelé "deal du siècle", qu'ils envisagent de rendre public après la fin du mois de juin. Les dirigeants palestiniens refusent tout contact avec l'Administration américaine de Trump depuis que le président républicain a reconnu El-Qods comme capitale d'Israël et ont rejeté l'offre bahreinie d'un atelier économique sur la Palestine. La réponse de l'Autorité palestinienne est venue du Premier ministre, Mohammad Shtayyeh, qui a déclaré que cet "atelier" se fera sans les Palestiniens, précisant qu'il n'est pas question pour eux de marchander leurs droits. "Les Palestiniens ne changeront pas leur position en contrepartie de l'argent", a expliqué le responsable de l'AP. Mohammad Shtayyeh a souligné que "la crise financière dont souffre l'Autorité palestinienne est la conséquence d'une guerre financière voulue dans le but de forcer la main aux Palestiniens". Le Premier ministre palestinien a indiqué que le Conseil du gouvernement a discuté de cette proposition d'atelier "De la paix à la prospérité" avant de le rejeter. Mohammad Shtayyeh a mis l'accent sur le fait que "les Palestiniens ne veulent pas discuter de l'amélioration de leurs conditions de vie sous l'occupation israélienne". Le Bahreïn s'est proposé d'organiser les 25 et 26 juin prochain à Manama avec les Américains un atelier sous l'intitulé "De la paix à la prospérité" visant à améliorer les conditions de vie des Palestiniens. Cette proposition émane en fait des Etats-Unis, et fait partie du volet économique du plan de paix israélo-palestinien promis par Donald Trump. L'atelier, coorganisé avec les autorités de Manama, devait réunir des dirigeants de plusieurs gouvernements, de la société civile et du monde des affaires. Il visait à amadouer les Palestiniens ou à mettre sur une grande pression afin qu'ils acceptent le "deal du siècle" qu'elle veut imposer comme une solution au conflit israélo-palestinien. Cette offre des Etats-Unis et du Bahreïn constitue un des volets du "deal du siècle" américain, dont la date de la présentation du volet politique n'est pas encore connue. Et les Américains misaient beaucoup sur cette initiative qui constitue pour eux une "opportunité charnière" pour "partager des idées, évoquer des stratégies et encourager le soutien à des investissements et initiatives économiques potentiels qui pourraient être rendus possibles par un accord de paix". Ceci étant, Donald Trump se dit persuadé de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Il table sur les idées nouvelles promises par son conseiller Jared Kushner, lequel estime que les solutions traditionnelles n'avaient pas permis de parvenir à un accord. Il refuse ainsi de parler de la solution dite "à deux Etats", israélien et palestinien, pourtant au cœur de la diplomatie mondiale depuis des années. Pour contourner cet écueil, il ambitionne de définir une "vision et un cadre ambitieux et réalisables pour un avenir prospère pour les Palestiniens et la région". "Si elle est mise en œuvre, cette vision a le potentiel pour transformer radicalement des vies et mettre la région en orbite vers un avenir plus radieux", a-t-elle insisté. Malheureusement pour lui, les Palestiniens balayent son offre avant même qu'elle ne voit le jour. Merzak Tigrine
