L'organisation préconise "une solution alternative" où seront jumelées "la solution constitutionnelle et la réalité de la situation politique du pays". Réagissant encore une fois à la crise qui secoue le pays, l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a estimé que la solution constitutionnelle consistant en l'application stricte de l'article 102 a abouti à un échec. Pour l'ONM, la solution passe par "une transition" qui sera assurée par une personnalité "consensuelle" et "un dialogue national". "La solution exige la participation de toutes les parties actives" dans la proposition "des mécanismes pratiques, transparents et réalistes, garantissant le passage d'une situation exceptionnelle à une autre ordinaire qui ouvrira de nouvelles perspectives et engagera des réformes profondes". L'ONM considère que la période de transition "engagée" en vertu de l'application de l'article 102 de la Constitution et qui "n'a pas pris en considération l'application des articles 7 et 8", comme "exigé par le peuple", a abouti à "un énième échec". Elle estime que ce résultat "est tout à fait logique", puisque la solution s'est basée "sur un postulat inexistant", dont "l'absence de conditions juridiques, organisationnelles, techniques et administratives", ce qui exige, selon l'organisation, "une solution alternative" où seront jumelées "la solution constitutionnelle et la réalité de la situation politique du pays". Rappelant son admiration et sa pleine adhésion au mouvement de la rue, qu'elle qualifie de digne héritage de Novembre 1954, l'ONM appelle de tous ses vœux à l'entame d'un dialogue "sérieux et sincère", où "toutes les forces vives de la Nation doivent être associées". Dans un message adressé à "la partie qui a pris les rênes dans cette période", allusion faite certainement au chef d'état-major de l'ANP, l'ONM estime que cette partie doit "presser le pas" dans le but de trouver "les mécanismes adéquats pour faire participer la collectivité nationale, avec toutes ses composantes, afin de trouver une issue à la crise". L'ONM a ajouté : "Il n'est un secret pour personne que la seule et unique solution à la crise est l'entame d'un dialogue national franc et sérieux." Ce dialogue, selon l'ONM, "est une idée centrale" de sa proposition de sortie de crise, comme il constitue "le point commun" entre la multitude de propositions faites par des organisations, des partis et des personnalités pour trouver une issue à la crise. Réitérant son adhésion à un dialogue inclusif ou à une conférence nationale qui conduira à la désignation d'une "personnalité nationale crédible et consensuelle", l'ONM estime que cette personnalité aura pour mission la gestion de l'après-Bensalah. Cette personnalité nationale, explique l'ONM, mettra sur pied "une commission nationale indépendante" qui veillera "de façon pratique" sur la préparation, la surveillance et l'annonce des résultats du scrutin présidentiel. Selon l'Organisation des moudjahidine, cette même commission procédera à la révision du code électoral. Sur un autre volet, l'ONM estime que cette personnalité aura la charge de "faire démissionner" l'actuel Exécutif, pour désigner un gouvernement de technocrates qui aura à gérer uniquement les affaires courantes, mais aussi à "assurer les moyens matériels et logistiques pour la présidentielle". L'organisation considère que ce gouvernement "n'aura aucun lien, ni direct ni indirect, avec l'élection présidentielle".