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"La responsabilité des uns et des autres est engagée"
Hakim Belahcel, premier secrétaire du FFS, à "Liberté"
Publié dans Liberté le 23 - 06 - 2019

Dans cet entretien, le premier secrétaire du FFS, arrivé à la tête du parti dans un contexte de crise qui a touché également sa formation, revient sur les développements de la scène politique nationale, l'initiative lancée avec d'autres partis de laquelle se démarque une partie du Conseil national et la récente sortie de Gaïd Salah.
Liberté : Que vous inspire le dernier discours de Gaïd Salah ?
Hakim Belahcel : Nous pensons que le pays a besoin aujourd'hui de discours qui prennent en considération les revendications légitimes du mouvement citoyen pour l'établissement d'un Etat de droit démocratique et social respectueux de toutes les libertés universellement admises. Pour toute réponse, le peuple a eu droit à des discours successifs des tenants du pouvoir pour imposer une feuille de route qui ne fait que perpétuer le régime autoritaire actuel et son système de gouvernance liberticide. Au lieu de contribuer à renforcer la cohésion nationale et l'unité du peuple, ces discours ont tour à tour ciblé, par des critiques et des menaces à peine voilées, les millions de citoyens qui manifestent courageusement, ainsi que les milliers de militants issus de la sphère associative et syndicale et les partis politiques de l'opposition démocratique qui ne font qu'exprimer pacifiquement leur solidarité. La dernière communication du pouvoir, une de trop, s'est attaquée à l'emblème amazigh qui consacre, pourtant, jalousement, l'union nationale et plane majestueusement sur la dimension nord-africaine. Cela est intolérable car c'est une atteinte à l'identité nationale.

Son appel au dialogue à l'ombre de la persistance des mêmes pratiques du régime, du maintien des "deux B" (Bensalah et Bedoui) et de son attachement à l'élection présidentielle est-il possible ?
Le pouvoir s'obstine malheureusement à maintenir son schéma politique initial, à savoir l'organisation de l'élection présidentielle dans les plus brefs délais, prétextant son attachement à la solution constitutionnelle. Cependant, il conteste au peuple algérien son droit, pourtant tout aussi constitutionnel que légitime, à l'autodétermination et à la liberté. Le 22 février n'est pas si loin pour feindre d'occulter les vraies motivations qui ont poussé le peuple algérien à se soulever par millions, partout en Algérie et à l'étranger. Le pouvoir a renié ses promesses faites aux Algériens : les soutenir et les accompagner dans leur sursaut pacifique et historique, afin d'éradiquer l'ancien régime politique autoritaire et de congédier tous les représentants du système, symboles de la mafia politico-financière qui a ruiné le pays et volé ses richesses. Il a aussi oublié qu'il s'est surtout engagé à tout mettre en œuvre pour jeter les assises d'une nouvelle République, synonyme de la consécration d'un Etat de droit et de liberté. Aujourd'hui, de manière autoritaire, il mène le pays vers un autre coup de force électoral qui garantirait une alternance clanique dans le pouvoir en instrumentalisant des façades exécutives, à la tête de l'Etat et du gouvernement, rompues aux fraudes électorales et expérimentées dans le montage des scrutins fallacieux et factices. C'est dans ce contexte-là que nous avions refusé son offre de dialogue qui consiste à légitimer et à accréditer un stratagème électoral destiné essentiellement à maintenir le statu quo politique et à remettre en cause les revendications légitimes du peuple algérien.

Et à quoi obéit, selon vous, la cascade d'arrestations suivie avec circonspection par les Algériens ?
La circonspection doit être de mise d'autant plus qu'une campagne judiciaire de cette envergure échappe à la transparence et à la vérité.
En l'absence totale d'une volonté sérieuse chez les décideurs du moment d'inscrire notre cher pays dans la voie du véritable changement et de l'édification d'un Etat de droit et d'une justice indépendante, toute cette opération de lynchage juridico-médiatique laisse à penser qu'il s'agit là d'opérations de représailles et de règlements de comptes entre clans et centres d'intérêts rivaux ! Cependant, il est navrant de constater qu'à la suite de ces opérations des entreprises ont cessé ou ralenti leurs activités. De ce fait, des centaines de milliers d'employés et leurs familles sont victimes de cette grave situation. Et si elle perdure, elle aura des conséquences ravageuses sur leur condition de vie. Des solutions urgentes doivent donc être apportées à ces entreprises et à leurs employés pour éviter de reproduire les anciens scénarios faits de liquidation d'entreprises et de licenciements systématiques et brutaux de plusieurs milliers de travailleurs.

Vous venez de lancer un appel aux forces de l'alternative démocratique. Comment en évaluez-vous l'écho ?
Tout d'abord, nous tenons à rendre un hommage particulier et soutenu aux formations politiques, aux organisations sociales et aux personnalités nationales autonomes qui se sont déjà engagées dans cette nouvelle initiative politique de sortie de crise. Les échos sont très encourageants et très rassurants. Une motivation de plus pour nous transcender et nous surpasser, afin de faire évoluer les choses dans le bon sens. Nous n'avons pas le droit d'échouer, car nous n'avons pas le droit de décevoir ! Les attentes sont colossales et les écueils sont multiples. Nous comptons énormément sur l'adhésion massive des forces de l'alternative démocratique pour faire de cette démarche politique une chance véritable pour sortir le pays de cette impasse.
Comment ce premier regroupement a-t-il été rendu possible lorsqu'on sait les clivages qui ont longtemps miné l'opposition ?
Le peuple algérien, à travers son histoire, n'a jamais cessé de donner des leçons de courage et d'abnégation à la classe politique, même à l'époque du mouvement national. C'est cette dynamique populaire qui a poussé la classe politique à l'époque coloniale à reléguer les clivages et à mettre en avant l'intérêt suprême du peuple opprimé. Cette convergence conjoncturelle a donné lieu à une révolution historique qui a forcé l'admiration du monde entier et qui continue d'inspirer beaucoup de peuples. Aujourd'hui encore, le peuple algérien a su faire bouger les lignes d'une manière positive au sein de la classe politique nationale en la mettant en demeure d'agir et de donner un prolongement politique à ses revendications politiques légitimes. Désormais, la responsabilité historique des uns et des autres est sérieusement engagée. Si la transition démocratique constitue une nécessité, le regroupement des forces démocratiques ne peut, en aucun cas, être un obstacle. Bien au contraire !
Pourtant, certains redoutent le retour de la polarisation de la vie politique (islamistes, nationalistes, démocrates)…
Je pense que ceux qui redoutent aujourd'hui le retour de la polarisation de la vie politique en Algérie sont les mêmes, ou presque, qui, hier, ont toléré et souvent défendu la fatalité de la bipolarité imposée par le régime algérien, opposant le statu quo politique au chaos ! La continuité du système aux horizons obscurs ! Aujourd'hui, les tenants du pouvoir veulent nous imposer une autre bipolarité faite de partisans de l'ordre constitutionnel obsolète et de partisans de l'ordre démocratique qui met la légitimité populaire au centre de toutes les préoccupations.
La vraie polarisation de la vie politique en Algérie prendra effet en synergie et en symbiose avec l'amorce d'une véritable transition démocratique qui verra l'installation d'une compétition normale et saine autour de projets de société et à travers un débat d'idées nécessaires à l'émergence d'une solution politique viable et consensuelle. Au FFS, nous n'avons pas peur du débat d'idées et de l'éclosion d'une ambiance démocratique qui sera source de toutes les légitimités.

Un pacte politique avec toutes les forces vives est-il possible ?
La gravité de la situation politique du pays, les grands sacrifices consentis par le peuple algérien et l'environnement régional et international incertain et menaçant nous obligent à réussir la conclusion de ce pacte politique et nous interdisent de lésiner sur les efforts. Jusqu'à présent, les avancées sont prometteuses et remarquables. Nous espérons aussi que le pouvoir se ressaisisse, qu'il prenne enfin conscience des défis de l'heure et ne tourne plus le dos aux attentes populaires. La prochaine réunion des forces de l'alternative démocratique, qui se tiendra le 26 juin prochain, fera rapidement évoluer les choses dans le sens logique de la révolution populaire, c'est-à-dire inscrire, enfin, notre pays dans la voie du changement et du progrès. L'appel est désormais lancé pour l'adhésion de tous les acteurs concernés et l'écho est favorable. Nous y travaillerons activement.

Le FFS est en proie à une crise qui a plombé son action. Ne risque-t-elle pas de déteindre sur l'entreprise de la conférence nationale, objectif pour lequel vous vous employez ?
Le FFS n'a jamais été épargné, depuis sa fondation en 1963, par des stratagèmes machiavéliques savamment orchestrés, afin d'ébranler son assise militante, de freiner ou de stopper son prolongement national, ou de parasiter, voire paralyser, son action politique, surtout dans des moments-clés et charnières comme ceux que nous vivons aujourd'hui. C'est le propre des organisations politiques ou autres qui luttent jalousement pour sauvegarder leur autonomie de décision. Effectivement, cette nouvelle campagne de déstabilisation, qui touche, depuis des mois maintenant, notre formation politique, est le résultat direct de notre position anti-5e mandat et de notre engagement précoce et sans faille aux côtés du peuple algérien dans sa mobilisation pour imposer un changement radical du régime et une alternative démocratique pour l'avènement de la deuxième République.
Aujourd'hui, nos militants en particulier, et l'opinion publique en général sont conscients des enjeux et informés des dessous de cette crise interne créée et entretenue par des cercles occultes du pouvoir, relayée par des individus missionnés, mais minoritaires, au sein du parti. Grâce à la vigilance de la direction nationale, à des instances légitimes du parti et à la maturité politique des militants du FFS, ces personnes sont désormais démasquées et exclues du parti. Comme toujours, nous savons qu'il y a un prix à payer pour réussir à préserver notre autonomie politique et à rester fidèles et attachés au patrimoine politique et historique du FFS.
C'est le défunt Hocine Aït Ahmed qui disait : "C'est un miracle si le FFS existe toujours." La réalité aussi est que beaucoup d'anciens dirigeants du FFS sont de retour, et c'est tant mieux pour le parti et pour le combat démocratique. Nous redoublerons d'efforts afin de réunir la grande famille du FFS et d'aller vers un congrès national ordinaire rassembleur, à la hauteur de notre histoire politique et au service de l'alternative démocratique dans le pays. Là aussi, ce n'est plus un choix, mais une urgente nécessité.

Cet entretien a été réalisé
avant la désignation d'un nouveau
premier secrétaire national


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