La situation s'envenime au groupe Média Temps nouveaux. Les travailleurs accordent un délai de 48 heures au directeur général du groupe pour satisfaire leurs revendications, faute de quoi ils seront contraints, disent-ils, de réclamer sa démission. C'est ce qu'on peut lire en tout cas dans un courrier adressé à Abrous Outoudert, signé par les employés du groupe Temps nouveaux, qui contrôle, faut-il le souligner, la chaîne Dzaïr TV et le journal Le Temps d'Algérie dans ses deux versions francophone et arabophone. Journalistes, techniciens, chauffeurs… s'alarment de la dégradation des conditions de travail dans leur entreprise. D'un ton loin d'être conciliant, les travailleurs du groupe Média Temps nouveaux réclament le paiement de deux mois de salaire avant août prochain, avec engagement écrit du directeur général ainsi que la "réintégration, dans les meilleurs délais, de l'ensemble des employés arrêtés de manière arbitraire". La montée au créneau des salariés était prévisible. Ce mouvement de colère fait écho à un profond malaise et à une dégradation généralisée des conditions de travail des employés depuis l'arrestation d'Ali Haddad, patron du groupe ETRHB et propriétaire des médias gérés par les Temps nouveaux. Les travailleurs réclament également le règlement des dettes du groupe auprès des imprimeries de l'Etat ainsi que la distribution des deux journaux à travers les régions Est, Ouest et Sud. Autre cas, cette fois-ci de la chaîne Dzaïr TV, les employés du groupe appellent les gestionnaires à s'acquitter des droits de diffusion sur satellite avant le 31 août prochain aux fins de permettre à ce média de subsister encore pour une année. Les travailleurs avouent ainsi du bout des lèvres que l'avenir du groupe Média Temps nouveaux n'est point garanti et qu'il est tributaire désormais de la satisfaction de l'ensemble de leurs revendications. "Interdire à toute partie étrangère au groupe, ne disposant d'aucune qualité juridique, de s'ingérer dans la gestion de l'entreprise. Cela concerne aussi bien les frères du propriétaire que d'autres parties", lit-on également dans la plateforme de revendications adressée par les travailleurs du groupe Temps nouveaux au gestionnaire. Ils réclament également la mise à leur disposition de moyens de transport aussi bien pour les déplacements professionnels qu'à l'issue de leur permanence. Toujours en matière de logistique, les employés en colère appellent les responsables à alimenter le parc de l'entreprise en carburants et en pièces de rechange nécessaires à son fonctionnement. Ils veulent que le directeur général du groupe s'engage par écrit à satisfaire l'ensemble de leurs doléances, faute de quoi sa démission sera réclamée dans un délai de 48h, lit-on dans ladite missive. La radicalisation du mouvement de protestation des travailleurs du groupe Temps nouveaux était prévisible après que toutes les voies de recours se sont épuisées. Ali Titouche