Les murs du centre-ville d'Annaba ont vibré, une fois encore hier, aux cris des manifestants qui réclament l'instauration d'un Etat civil et non militaire. Comme les vendredis précédents, ce sont des milliers de manifestants qui se sont rassemblés juste après la prière en face du théâtre régional Azzedine-Medjoubi et sur le Cours de la Révolution avant de marcher en direction du siège de la wilaya. Brandissant l'emblème national et portant des banderoles avec des slogans hostiles à ceux qui ont pillé le pays, hommes, femmes et enfants ont tenu à marquer cette journée exceptionnelle en chantant en chœur Qassaman devant cet édifice, symbole de l'autorité publique. "Ce vendredi a une signification particulière pour tout le peuple algérien, qui est uni comme un seul homme derrière l'équipe nationale de football, qui se battra pour nous rapporter la Coupe d'Afrique des nations. Nous avons convenu d'entonner l'hymne national, ici, en face de la wilaya, pour, d'une part, encourager nos joueurs et, d'autre part, signifier aux tenants du pouvoir que nous sommes plus que jamais résolus à poursuivre le hirak jusqu'à la victoire du peuple", nous explique un jeune manifestant. "Nous ne nous arrêterons pas de marcher tous les vendredis et les autres jours de la semaine s'il le fallaut tant que les restes du bouteflikisme et de la gangrène que ce système incarne n'auront pas été éradiqués. Le pouvoir doit revenir au peuple et à lui seul." "Sannassir sannassir hatta yahdeth ettaghyir" (nous marcherons jusqu'à l'avènement du changement), "Echaâb yourid listiqlal" (Le peuple veut son indépendance) devait renchérir à haute et intelligible voix, une jeune femme vêtue de vert et blanc. Un cri du cœur repris par la foule au moment où la procession s'ébranlait de nouveau en direction du centre-ville.
