"Notre pétrolier illégalement saisi a été relâché. Cette victoire, obtenue sans leur donner de concessions est le résultat d'une diplomatie puissante et d'une volonté forte de se battre pour les droits de la nation", a affirmé le porte-parole du gouvernement iranien. Le pétrolier iranien Grace 1, immobilisé depuis début juillet à Gibralar, a été autorisé à lever l'ancre suite à une décision de la Cour suprême de Gibraltar. Le Chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, commentant cette décision, a expliqué avoir reçu des garanties et la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie, frappée par un embargo de l'Union européenne, la cargaison du navire estimée à 2,1 millions de barils de pétrole. Le 4 juillet, le Grace 1 a été arraisonné par la police de Gibraltar et les forces spéciales britanniques justifiant que le navire iranien se rendait en Syrie. "Nous avons privé le régime d'Assad en Syrie de plus de 140 millions de dollars de pétrole brut", a déclaré Fabian Picardo. La libération du Grace 1 a toutefois suscité la colère des Etats-Unis qui semblent mal digérer cette décision. Et pour cause, peu avant l'autorisation de justice accordée au navire iranien, Washington a saisi les autorités de Gibraltar pour obtenir le prolongement de l'immobilisation du pétrolier en Méditerranée. "Le ministère américain de la Justice a demandé la saisie du Grace 1 en alléguant un certain nombre de motifs qui sont en train d'être examinés", a précisé un porte-parole du gouvernement de Gibraltar. Peine perdue. Le président de la Cour, le juge Anthony Dudley, a déclaré qu'il n'avait pas été saisi par écrit d'une telle demande qualifiée de "tentative de piraterie", par l'Iran. La "tentative de piraterie" américaine a échoué, s'est réjoui jeudi, sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. M. Zarif a profité de cette occasion pour fustiger "le niveau de mépris qu'a l'administration (du président américain Donald Trump) pour la loi. Les Etats-Unis avaient tenté d'abuser du système judiciaire et de voler les biens (iraniens) en haute mer", a-t-il ajouté. Hier, l'Iran a également démenti avoir donné des garanties sur la destination de son pétrolier arraisonné, puis relâché par Gibraltar, dont les autorités disent avoir reçu une promesse écrite de Téhéran sur le fait qu'il n'irait pas en Syrie. Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a affirmé que son pays n'avait pas fait une telle promesse. "L'Iran n'a donné aucune garantie concernant le fait que le Grace 1 n'irait pas en Syrie", a-t-il affirmé, cité par un site de la chaîne de télévision d'Etat, Irib. "La destination du pétrolier n'était pas la Syrie (...) et même si c'était le cas, cela n'est l'affaire de personne". "Notre pétrolier illégalement saisi a été relâché. Cette victoire, obtenue sans leur donner de concessions, est le résultat d'une diplomatie puissante et d'une volonté forte de se battre pour les droits de la nation", a affirmé encore le porte-parole du gouvernement iranien. De son côté, le vice-directeur des ports iraniens et de l'organisation maritime, Jalil Eslami, a annoncé que le navire allait partir en Méditerranée sous pavillon iranien, et non panaméen. Au lendemain de l'arraisonnement du Grace 1 à Gibraltar, le 4 juillet, les Iraniens ont à leur tour saisi un navire britannique en signe de représailles. Le 19 juillet, l'Iran a immobilisé dans le détroit d'Ormuz, le Stena Impero, soupçonné de "non-respect du code maritime international", une décision vue comme une mesure de représailles par la Grande-Bretagne. Jeudi, le Royaume-Uni a redemandé à Téhéran de relâcher ce pétrolier. "Il n'y a pas de comparaison ni de lien entre la saisie ou l'attaque de navires de commerce par l'Iran dans le détroit d'Ormuz et l'application de sanctions européennes contre la Syrie par le gouvernement de Gibraltar", a déclaré un porte-parole du Foreign office.