Plusieurs dizaines de citoyens, issus du bidonville d'Aït Ben Amar, dans la commune d'Aïn Lahdjar, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Bouira, ont protesté, hier, en fermant la RN18, reliant Bouira à Aïn Bessem, afin d'interpeller les pouvoirs publics sur le problème de leur recasement. Selon certains protestataires, une dizaine de familles, soit une soixantaine de personnes, habitent toujours dans des maisons datant de l'ère coloniale. Dans la nuit de samedi à dimanche, suite aux intempéries enregistrées dans la région, plusieurs bâtisses de fortune se sont lézardées et ont été inondées. C'est "la goutte qui a fait déborder le vase". "Nous avons écrit au chef de daïra, au P/APC et au wali de Bouira pour dénoncer le retard de notre recasement et le danger imminent qui pesait sur nos familles. Mais en vain", déplorent-ils. Selon eux, seule la Protection civile a répondu à leur appel. Malheureusement, rien n'a pu être fait en raison de la crue importante de l'oued d'Aïn Lahdjar dépassant les capacités d'intervention. Sur les lieux du sinistre, nous avons constaté la présence de plusieurs familles, avec des enfants en bas âge, livrées à elles-mêmes. "Nos conditions de vie sont catastrophiques", dira un villageois. Et un autre d'enchaîner : "Nous n'avons ni réseau d'assainissement ni route et l'unique salle de soins dont nous disposons reste toujours fermée. Pire encore, nos maisons risquent de s'effondrer à tout moment." D'autres manifestants ont souligné qu'ils "végètent" dans des conditions qu'ils qualifient de "misérables". "Aucun de nos responsables ne veut nous entendre, ni le P/APC ni encore moins le chef de la daïra d'Aïn Bessem. L'action de rue est le dernier recours pour nous".
