Après avoir déserté le terrain durant les grandes vacances, la communauté universitaire à Tizi Ouzou sort peu à peu de sa léthargie pour réinvestir le terrain de la lutte aux côtés du peuple dans le but de faire aboutir le changement radical du système qui est réclamé depuis le 22 février dernier. En effet, après avoir signé leur retour dans la rue à travers deux marches organisées les deux derniers mardis à Tizi Ouzou, étudiants et enseignants multiplient les réunions pour débattre de l'évolution de la situation politique et surtout des actions qu'il serait opportun d'entreprendre dans le but de mettre une pression supplémentaire sur les tenants du régime actuel, qui ne se contentent plus de faire la sourde oreille devant les revendications du peuple, mais recourent à la répression pour faciliter le passage en force de leur feuille de route. C'est justement ce débat qui a été mené, avant-hier, à l'université à l'initiative d'un groupe d'étudiants et d'enseignants et qui a été sanctionné par un appel à une forte mobilisation et implication de la communauté universitaire. "Nous appelons l'ensemble de la communauté qui compose notre université qui est le berceau des luttes démocratiques à s'impliquer activement afin de mettre en place des mécanismes d'organisation et de mobilisation permanents, qui déboucheront sur des assises pédagogiques, académiques, politiques et sociales pour la concrétisation des objectifs de la révolution du peuple exprimés depuis le 22 février pour la refondation d'une véritable république démocratique et sociale", lit-on dans ladite déclaration à travers laquelle ses rédacteurs appellent également à rejoindre massivement la marche de ce mardi 17 septembre 2019, qui démarrera à 10h depuis l'entrée principale du campus universitaire Hasnaoua et qui aura comme point de chute la place de l'ancienne APC de Tizi Ouzou. Pour leur part, les enseignants de cette même université, par le biais du collectif des enseignants de la faculté d'économie et de gestion, avaient déjà rendu publique, le week-end dernier, une déclaration appelant "la communauté universitaire à renforcer toutes les initiatives s'inscrivant dans la perspective d'une transition démocratique" et, écrivent-ils encore, "toutes les forces du mouvement révolutionnaire à riposter d'une façon intelligente à l'effet de mettre en échec aussi bien les tentatives de normalisation du régime militaro-policier que son projet qui consiste à imposer une élection présidentielle par la force, l'intrigue, l'intimidation (…)". Si les nouvelles actions à entreprendre demeurent toujours au stade du débat, les étudiants et les enseignants semblent être déjà unanimement d'accord quant au rejet de la feuille de route mise en application par le pouvoir.
