Les participants se sont penchés sur l'apport capital apporté par le défunt à la langue et à la culture amazighes. "Il a laissé une riche bibliographie ayant trait à la langue, à l'islamologie et à la didactique", ont souligné les organisateurs. Le colloque national dédié à l'œuvre du Pr Mohand Akli Haddadou s'est ouvert hier à l'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, où les participants se sont penchés sur l'apport capital apporté par le défunt à la langue et à la culture amazighes. "Il a laissé une riche bibliographie ayant trait à la langue, à l'islamologie et à la didactique", ont souligné, d'emblée, les organisateurs. Les interventions ont débuté avec la communication de Hacène Halouane, enseignant au département langue et culture amazighes de Tizi Ouzou, qui a abordé le livre Défense et illustration de la langue berbère du Pr Haddadou, en évoquant notamment ce qui a poussé l'auteur à défendre une langue longtemps minorée. "Il était dans une situation où sa langue, donc lui-même, par ricochet, comme porteur de cette langue, était dévalorisée. Haddadou a rappelé à travers son œuvre le statut de la langue par la sociolinguistique et par des arguments scientifiques pour démontrer que tamazight, et tous les parlers, sont avant tout des dialectes", a estimé M. Halouane. Pour ce dernier, "il n'y a rien de mieux que la science pour démonter les allégations de l'idéologie et du politique. Haddadou a appelé la science à son secours pour dire : oui, j'ai raison, mon parler est une langue à part entière". Intervenant à ce colloque, Amar Laoufi, enseignant au département langue et culture amazighes de l'université de Bouira, a rappelé que "Pr Haddadou avait aussi le lourd fardeau de faire connaître la littérature berbère et nos auteurs, notamment les plus anciens comme Apulée et saint Augustin". Il a également expliqué que "Pr Haddadou n'arrêtait pas de revendiquer notre part de civilisation, kabyle et amazighe, dans la civilisation universelle. D'ailleurs, cette idée était toujours présente dans sa pensée, ce que nous constatons aussi à travers ses ouvrages". "C'était un chercheur qui a assuré un bon enseignement pour ses étudiants. Je dirais même qu'il a su transmettre ses connaissances en donnant l'essentiel de lui-même et de ses connaissances", a-t-il tenu encore à témoigner. Présentant conjointement le dictionnaire de tamazight Parlers de Kabylie, du Pr Haddadou, Mme Ben Ihaddaden et Mme Khlifati, de l'université de Tizi Ouzou, ont estimé que les étudiants du département de langue et culture amazighes favorisent particulièrement le dictionnaire du Pr Haddadou. "Ils l'exploitent surtout pour chercher le sens d'un mot. Ils préfèrent aussi avoir une version électronique de ce document parce qu'ils jugent que le numérique va rendre la recherche plus pratique et plus rapide", ont expliqué les deux oratrices.