Des marches de protestation sont prévues au moins jusqu'à vendredi, jour de "grève générale" et de manifestation de masse à Barcelone. Les indépendantistes catalans ont poursuivi hier leurs actions pour dénoncer la condamnation de leurs dirigeants à de lourdes peines de prison, après avoir fait le blocus de l'aéroport de Barcelone, lundi. Plusieurs routes étaient coupées à travers la région, dont l'autoroute AP-7 qui relie Barcelone à la France, au niveau de la ville de Gérone, bastion indépendantiste, selon les autorités locales. Des voies de chemin de fer ont également été coupées par des militants dans l'attente de nouvelles instructions de la mystérieuse organisation "Tsunami démocratique" qui avait appelé, lundi, au blocus de l'aéroport sur les réseaux sociaux et les messageries. Des rassemblements ont également été organisés devant les préfectures ou sous-préfectures de plusieurs villes, dont Barcelone dans la soirée. Beaucoup de militants ont pris congé pour manifester, comme Carles Navarro, un consultant de 49 ans, qui veut attirer l'attention de l'Europe. Voulant imiter les manifestants pour la démocratie à Hong Kong, les indépendantistes venus en voiture, en transports en commun ou à pied – 10 000 selon le ministère de l'Intérieur – ont bloqué jusque tard dans la nuit les accès de l'aéroport et affronté parfois violemment la police qui a chargé à plusieurs reprises pour les repousser. Le slogan circule sur les réseaux sociaux : "Faisons de la Catalogne un nouveau Hong Kong". Plus de 100 vols ont été annulés lundi et des centaines de passagers ont dû passer la nuit à l'aéroport, selon son gestionnaire Aena ; 45 vols ont encore été annulés hier matin. Un manifestant a été grièvement blessé à l'œil, selon une source hospitalière. Des marches de protestation sont prévues au moins jusqu'à vendredi, jour de "grève générale" et de manifestation de masse à Barcelone, convoquée par les grandes organisations indépendantistes, Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium cultural. L'ancien chef de l'ANC et celui d'Omnium, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, font partie des neuf indépendantistes condamnés lundi pour sédition notamment pour avoir organisé un référendum d'autodétermination le 1er octobre 2017, malgré son interdiction par la justice. Ils ont été frappés de peines de neuf ans de prison. Les autres condamnés, anciens ministres régionaux et ancienne présidente du parlement catalan, ont reçu des peines qui vont de 10 ans et demi à 12 ans de prison. L'ancien numéro deux du gouvernement indépendantiste, Oriol Junqueras, a reçu la peine la plus lourde, 13 ans, pour sédition et détournement de fonds. Dans la foulée de la décision, le parquet a lancé un nouveau mandat d'arrêt, fondé sur les mêmes chefs d'accusation, contre l'ex-président régional Carles Puigdemont qui s'est réfugié en Belgique pour échapper aux poursuites.