Les créances de l'Algérienne des eaux (ADE), détenues auprès de ses clients dans toute la wilaya de Relizane, s'élèvent à 32,9 milliards de centimes, a-t-on appris du département commercial du centre de Relizane. Les ménages qui comptent 131 921 abonnés en 2019 cumulent des dettes de 12,3 milliards de centimes des abonnés de la catégorie 1, soit 37% des créances, ajoute-t-on de même source. 18,4 milliards détenus sur les administrations, y compris la vente en gros, soit 56% du total des créances, et 2,2 milliards détenus sur les services et les unités d'industrie, soit 7% de la totalité des créances. Au bord d'une sérieuse asphyxie financière, la direction de l'ADE de Relizane a pris l'initiative d'organiser récemment une rencontre avec les représentants de quartiers pour en finir avec cette situation problématique et, du coup, comprendre le comportement des clients indélicats. Présidée par le directeur commercial, en l'occurrence Hadj Ali, la rencontre a permis aux présidents d'associations de quartier de soulever leurs préoccupations et d'évoquer le phénomène du gaspillage d'eau qui a pris des proportions alarmantes. Le directeur commercial a parlé aussi des retards accusés dans la livraison des factures de consommation. "Avant d'entreprendre une quelconque mesure à l'encontre des abonnés, il faut d'abord penser à réorganiser le fonctionnement de l'entreprise et travailler en collaboration avec les administrations concernées. Le citoyen à Relizane est victime d'un dysfonctionnement général. Il ne peut aucunement payer les dettes dont il n'est pas responsable. L'ADE doit assumer ses erreurs et s'engager à résoudre ce problème en prenant en considération la situation sociale des clients endettés", a-t-il martelé. En réponse aux préoccupations soulevées, le directeur commercial a tenu à rappeler que l'ADE est chargée de l'exploitation du réseau. Il a invité les présents à se mettre à contribution pour sensibiliser aux actes de vandalisme sur le réseau de distribution et les compteurs avant de faire part des difficultés liées, entre autres, à l'exclusion de l'entreprise dans le choix de terrains et la concession des poches foncières traversées par le réseau d'AEP. Rien que pour l'année 2019, 64 branchements illicites ont été recensés et 41 rétablissements illicites des branchements coupés pour défaut de paiement. D'un autre côté, l'ADE explique que ces retards sur payement impactent de manière directe les projets et les travaux de maintenance menés par l'ADE. Une partie de l'argent des redevances est allouée aux programmes de restauration des conduites d'eau de la wilaya, ainsi que les travaux de maintenance du réseau. À ce sujet et afin d'optimiser son dispositif sur le terrain, l'ADE est en phase d'enregistrer et de signaler les fuites présentes dans les secteurs, quartiers et cités des communes concernées par cette opération de recouvrement des dettes. Pour ce qui est de la tarification de l'eau, Hadj Ali l'estimera "dérisoire" par rapport au coût de production et de distribution de ce précieux liquide. "Nos clients bénéficient d'une tarification subventionnée par les pouvoirs publics. Le coût réel de l'eau du robinet avoisine 41 DA/m3, alors que le client de première catégorie le paie à 18 DA/m3", a-t-il révélé. Pour sa part, Hadj Ali indiquera que l'ADE de Relizane couvre 34 communes dont une commune en gros (Had Chekala), soit 92% du territoire de la wilaya, et prévoit à l'horizon 2020 d'atteindre les 100%. Il s'agit de Sidi Saâda, Aïn Rahma, Kalâa, Sidi Khettab, y compris le changement de mode de gestion pour la commune de Had Chekala.