Une alliance de droite menée par Matteo Salvini a remporté haut la main dimanche des élections régionales en Ombrie, délogeant au passage la gauche dont c'était un fief historique et infligeant un grave revers à la coalition au pouvoir en Italie, alors qu'en Allemagne la classe politique traditionnelle a perdu du terrain face à l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), arrivée en deuxième position lors de l'élection régionale en Thuringe, dans l'ex-Allemagne de l'Est communiste. L'avocate Donatella Tesei, candidate de la Ligue (extrême-droite) de M. Salvini, soutenue aussi par les néo-fascistes de Frères d'Italie et Forza Italia (centre-droit) de Silvio Berlusconi, a obtenu une majorité écrasante de 57,55%. Dans le camp d'en face, Vincenzo Bianconi, issu de la société civile et soutenu par une alliance -- inédite au niveau local -- entre le Parti démocrate (PD, centre gauche) et le Mouvement Cinq Etoiles (anti-establishment) ne s'est adjugé que 37,5% des voix. L'ex-ministre de l'Intérieur, connu pour ses diatribes anti-migrants, a gagné son pari de déloger la gauche qui gouvernait depuis plus d'un demi-siècle cette région agricole, réputée pour ses truffes et son jambon de pays. En Allemagne, la progression de l'extrême droite se confirme à chaque élection régionale. L'AfD, emmenée par sa figure la plus radicale, a enregistré une nouvelle forte progression lors d'un scrutin régional dimanche en devançant le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel et son partenaire de coalition, le Parti social-démocrate (SPD). Selon les projections des chaînes de télévision publique, l'AfD avait doublé quasiment son score obtenu lors du scrutin de 2014, avec 23,5% des voix, arrivant devant l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel qui a récolté 21,8%, ce qui constitue pour son parti un repli de près de 12 points en cinq ans dans cet Etat qu'elle dominait jadis sans partage.