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"Hassi R'mel s'éteindra dans une douzaine d'années"
Mohamed Saïd Beghoul, expert pétrolier
Publié dans Liberté le 03 - 11 - 2019

Liberté : Selon de nouvelles statistiques de l'ONS, la croissance dans le secteur des hydrocarbures a marqué une baisse de -8,3% au 2e trimestre 2019, contre -6,9% durant la même période de l'année 2018. Quels sont les facteurs pouvant expliquer, selon vous, cette diminution ?
Mohamed Saïd Beghoul : La baisse de la croissance dans le secteur des hydrocarbures n'est ni une nouveauté ni une surprise. La croissance dans l'industrie pétrolière, moteur de notre croissance économique, a en fait décroché il y a environ une décennie, et cela continue. Le niveau de production des hydrocarbures est le principal indicateur économique du pays, du fait que les exportations et donc les revenus en dépendent.
En 2007, on produisait 233 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep), contre 192 en 2018, soit une chute de 18% ou (-1,6%) par an, et on exportait 141 millions de Tep en 2005, contre à 99 millions de Tep en 2018, soit une chute de 30% ou (-2,3%) par an. Entre 2004 et 2014, la bonne tenue du prix du baril a permis au pays d'engranger un cumul de recettes avoisinant 630 milliards de dollars, soit une soixantaine de milliards de dollars par an, propulsant ainsi les réserves de change vers les 200 milliards de dollars en 2014.
En revanche, entre 2014 et 2018, les recettes cumulées ont été de seulement 133 milliards de dollars, soit une trentaine de milliards de dollars par an, ce qui représentait la moitié de la moyenne annuelle de la décennie 2004-2014. Ce recul des recettes et de la croissance n'est donc pas lié à la seule dégringolade des prix du baril, mais aussi à la baisse de la production des hydrocarbures, tous produits confondus, et, partant, des volumes exportés depuis 2005 et qui se poursuit aujourd'hui.
Le recul de la production des hydrocarbures dure depuis plusieurs années déjà. Et Sonatrach n'a pas réussi à freiner cette tendance. Pourquoi selon vous ?
Chaque gisement dans le monde, aussi immense soit-il, doit décliner avec le temps, et ce déclin naturel est acceptable. Depuis 2000, nos deux principaux gisements, Hassi Messaoud et Hassi R'mel, ont commencé à montrer des signes de fatigue, du fait qu'ils assuraient plus de 70% de la production totale des hydrocarbures du pays. En pétrole, Hassi Messaoud, qui produit actuellement autour de 15 millions de tonnes par an, ne contribue qu'à hauteur de 30% dans la production nationale, suivi des champs en association d'Ourhoud (15%) et de Berkine (12%), et même ces gisements en association, découverts sous la loi 86-14, ont commencé à décroître, comme c'est le cas d'Ourhoud qui a déjà produit plus d'un milliard de barils.
Sur le plan gazier, avec une production moyenne annuelle de 75 milliards de mètres cubes, le gisement de Hassi R'mel contribue à hauteur de 55% dans la production gazière du pays. Les réserves restantes de ce gisement tourneraient autour 900 milliards de mètres cubes, soit 32% des réserves de gaz du pays, et à ce rythme de production, ce gisement cesserait de produire dans une douzaine d'années. Il est donc évident que dès lors que ces deux méga-gisements en déplétion contrôlent l'essentiel de la production nationale, cette dernière doit décliner du fait que les nouvelles découvertes, bien que nombreuses, n'arrivent pas à compenser les quantités produites et commercialisées.
À ce titre, entre 2000 et 2018, les quelque 380 découvertes réalisées n'ont ramené en récupérable que 1017 millions de Tep de gaz et 300 millions de Tep de pétrole, soit un total de 1317 millions de Tep, alors que les volumes extraits et commercialisés sur la même période s'élèvent à 2440 millions de Tep. Cela correspond à un taux de renouvellement des réserves de seulement 53%. Le gouvernement, qui par le passé gonflait ses réserves, a en 2016, à l'occasion d'un conseil des ministres, fini par tirer la sonnette d'alarme en annonçant les chiffres officiels des réserves, tous hydrocarbures confondus : environ 4,4 milliards de Tep répartis comme suit : 3 milliards de Tep pour le gaz et 1,4 milliard de Tep pour les liquides (soit 44% des réserves récupérables initiales). Pour le gaz, la production peine de monter à cause, aussi, du retard dans le développement des gisements gaziers.
Comment voyez-vous les perspectives de développement du secteur des hydrocarbures dans le pays ?
Si la situation actuelle de déclin de notre production persiste, et au rythme actuel de production, Hassi R'mel s'éteindra dans une douzaine d'années tandis que Hassi Messaoud, qui contiendrait encore 3,7 milliards de barils, selon mes propres estimations, pourrait produire jusqu'en 2050 pour peu que son mode de management obéisse aux normes techniques d'exploitation appropriées. Mais concernant les perspectives de développement du secteur des hydrocarbures dans le pays, il faut être prudent mais réaliste.
L'horizon psychologique 2030-2035 serait celui de la cessation des exportations du gaz. Pour le pétrole, les besoins internes égaleront la production en 2037, une année à laquelle le pays n'aura plus les capacités nécessaires pour exporter du brut. En résumé, sur le plan exploratoire, le domaine minier algérien est désormais plus mature qu'il y a trente ans (loi 86-14), et les chances de découvrir de gros gisements s'amenuisent du fait que les périmètres de recherche présentent un certain risque aussi bien géologique que commercial.
Pour cela, l'optimisation des budgets d'exploration et le recours à l'augmentation du taux de récupération des anciens gisements sont plus qu'opportuns, d'autant plus que, de par le monde, l'investissement dans ce créneau vient de connaître un vif regain d'intérêt. Les investissements dans ce créneau auraient atteint ou dépassé 40 milliards de dollars en 2019, avec un taux de croissance annuel moyen de près de 10% sur les cinq prochaines années, notamment chez les compagnies nationales n'ayant pas la possibilité d'augmenter leurs réserves par l'exploration nationale ou internationale, comme c'est le cas de l'Algérie.

Propos recueillis par :Youcef Salami


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