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Petite commune, grands problèmes
Hacine (Mascara)
Publié dans Liberté le 18 - 08 - 2005

Située au cœur du territoire de la wilaya de Mascara dont elle dépend administrativement, la commune de Hacine, anciennement Oued El Hammam, puis Dublimeau à l'époque coloniale (daïra de Bouhanifia), occupe une position privilégiée et stratégique même si elle se trouve en contrebas des montagnes qui l'entourent.
Distante de quelques kilomètres seulement du chef-lieu, elle est limitée au sud par la commune de Mascara, à l'est par celle de Mohammadia, à l'ouest par Bouhanifia et au nord par Sig. Elle est ainsi traversée par les principaux axes routiers et ferroviaires nationaux dans tous les sens et est caractérisée par un pont sous lequel coule Oued El Hammam qui prend sa source du barrage de Bouhanifia et se déverse dans le barrage de Fergoug. Sa superficie est de 15 km2, une grande partie étant agricole utile et sa population est estimée à 15 000 habitants dont une grande partie dépend directement ou indirectement des activités de l'agriculture. L'agriculture demeure la principale activité économique de la commune et les perspectives de développement s'articulent principalement autour de ce secteur stratégique. La diversité des zones agronomiques permet d'assurer et d'envisager une variété de spéculations adaptées et prometteuses comme la viti et viniculture, l'oléiculture, le maraîchage ainsi que des productions spécifiques aux zones montagneuses comme l'apiculture, l'élevage et l'arboriculture rustique.
Ainsi, l'activité agricole se caractérise par un savoir-faire local spécifique et la possibilité de réhabilitation de terroirs pouvant être destinés au marché international comme ce fut le cas par le passé, où les oranges de Hacine étaient exportées vers la France après un travail de conditionnement effectué à la base, opération exécutée par des ouvriers recrutés temporairement dans deux centres dotés de matériels appropriés. Néanmoins, depuis la mise en application des réformes agricoles et le démembrement des domaines autogérés, ces deux centres de conditionnement ont disparu, entraînant la perte de près de 1 000 emplois entre les ouvriers permanents et les saisonniers. La superficie utile agricole de l'ordre de 35 000 ha est répartie en superficie agricole irriguée, des terres nues, celles réservées au pacage et parcours et la superficie fruitière. Ces étendues sont exploitées tant par le secteur privé que par les exploitations collectives ou individuelles issues de la dissolution des domaines autogérés.
En dépit des efforts déployés à tous les niveaux, la commune de Hacine souffre énormément de l'absence de ressources hydriques à même de répondre à une demande sans cesse croissante de la population et ce besoin se fait sentir tant pour l'irrigation que pour l'alimentation en eau potable. Les ressources souterraines, jusque-là ignorées faute d'une étude approfondie, sont la source principale de l'inquiétude affichée par les responsables locaux, les agriculteurs et les citoyens gagnés par le découragement, car toutes les initiatives visant à améliorer la situation sont vouées à l'échec et les rares opérations de forage effectuées par les gens de la terre n'ont pas abouti.
Pour irriguer leurs terres, les agriculteurs exercent des pratiques illicites comme le vol d'eau à partir de l'oued El Hammam ou utilisent les eaux usées pour compenser l'absence des eaux pluviales en période de sécheresse. Malgré son statut de l'une des plus anciennes communes de la wilaya de Mascara, puisque sa création remonte à 1805, Hacine se heurte toujours au problème lié à l'alimentation en eau potable. Antérieurement à 1972, la commune était alimentée directement par oued El Hammam par le truchement de canaux à ciel ouvert. Pour y parvenir, l'eau entraînait sur son passage les eaux usées et les déchets des communes de Bouhanifia étaient déversés dans la rivière et, en conséquence, l'eau qui arrivait dans les robinets des ménages était incolore, mais dégageait une odeur nauséabonde. Depuis, la commune a bénéficié de deux importants projets, l'un consistait à ramener directement de l'eau de Tizi sur une distance de 18 km via les douars Bendaha, Arouba et Mezaoura, et l'autre baptisé “couloir Bouhanifia, El Gueïtna, Hacine” qui permet l'alimentation de la localité à partir du barrage de la ville des thermes. Mais avec la mise en service du second projet, le premier a été détourné au profit de la commune de Mascara au détriment d'une population qui vit le calvaire, notamment en été, où la consommation du précieux liquide est plus importante, laquelle a recours au système de citernage. Certes, l'eau est pompée du barrage et stockée dans des châteaux d'eau réalisés pour les circonstances, mais comme la distribution est tributaire du mode de la rotation appliqué, les ménages ne voient couler dans leurs robinets l'eau qu'une fois tous les 20 jours pour une heure seulement ! Faute d'être entretenues, les conduites enregistrent souvent des pertes importantes et leur réparation est souvent prise en charge, soit par l'APC, soit par les citoyens, car les services de l'ADE se limitent à l'établissement et la distribution des factures aux citoyens qui s'acquittent des sommes souvent élevées, car leurs contestations sont rejetées par les responsables de l'ADE. En matière d'électrification, par contre, la commune de Hacine est bien pourvue, car, outre le centre urbain, tous les autres douars et toutes les agglomérations sont électrifiés. Dans ce contexte, le taux de 90% est largement dépassé, ce qui constitue une motivation supplémentaire aux ruraux ayant fui leurs douars pour cause d'insécurité à rejoindre leurs douars d'origine. Sur le plan réseau routier, la commune est bien desservie puisqu'elle constitue un centre de transit important reliant les quatre points cardinaux, une position confortée par plusieurs axes routiers de routes nationales, relayées par les routes de wilaya, communales et chemins vicinaux. L'infrastructure ferroviaire reste développée grâce à la traversée de la voie la plus importante dans le sens nord-sud (Mohammadia-Béchar) même si l'activité est limitée au transport de marchandises puisque depuis une décennie déjà, les trains de voyageurs n'empruntaient plus cette voie ferrée, réduisant ainsi à néant la gestion de la gare existante mais abandonnée.
Faute d'entretien, cette infrastructure se dégrade chaque jour un peu plus. Le secteur de l'habitat demeure la seule grande satisfaction relevée dans la commune de Hacine dans le cadre de la prise en charge des besoins sociaux des populations grâce à la concrétisation des différents programmes et financements liés à la réalisation des logements. Le dernier recensement fait ressortir le chiffre de 2 780 logements réalisés et une centaine d'autres en cours de finition. En effet, au cours des dernières années, une dynamique s'est instaurée en matière de réalisation qui a permis d'accélérer les rythmes de livraison aussi bien pour les programmes en cours que les programmes neufs. Un effort particulier a été engagé pour l'amélioration de la qualité de construction, l'originalité de la conception et l'amélioration des aménagements extérieurs. Les divers programmes exécutés ont permis de résoudre le problème du logement à court terme. Mieux, des logements achevés sont inoccupés.
Le secteur de l'éducation, pour sa part, est considéré comme le plus important de la commune, grâce aux investissements consentis par la wilaya, efforts qui ont permis la scolarisation de tous les enfants. Des écoles primaires ont été construites dans tous les douars et agglomérations dans le but de limiter les déplacements des enfants et le désengorgement des établissements du centre de la commune. Les élèves de la commune de Hacine, une fois leur premier cycle achevé, bénéficient des solutions de facilité en accédant au collège d'enseignement moyen réalisé à leur intention et les plus méritants sont admis au lycée, établissement réalisé nouvellement et inauguré en 2000. De ce fait, les enfants ne sont obligés de quitter la commune que pour l'université. Si sur le plan infrastructurel, le secteur de la santé est le mieux développé dans la commune, la qualité de la prestation de services est loin de répondre aux exigences de la population et des efforts considérables restent à déployer. Des structures sanitaires existent à Oued Aïssa, à Mezaoura, à El Mechhour et à la cité Benmechta, mais leur fonctionnement est très réduit. Seul le centre de santé de la cité Benmechta connaît une activité régulière, notamment après l'ouverture d'un point de garde censé fonctionner H/24. Cependant, des lacunes ont été décelées à ce niveau et liées à l'absence de médicaments d'urgence et de seringues pour les injections.
Les bienfaits du séisme
La commune de Hacine est sortie de l'anonymat à la suite de douloureuses circonstances, puisque le 18 août 1994, la région de Mascara est ébranlée par un violent séisme d'une magnitude de 5,6 sur l'échelle de Richter, le bilan était de 172 morts, 270 blessés et des centaines de sans-abri. L'épicentre de ce tremblement de terre a été enregistré à Hacine, où des dégâts très importants ont été recensés. Mais les retombées de ce séisme ont été favorables à la commune qui a bénéficié de plusieurs projets tels que 270 logements, des aides aux sinistrés pour la restauration de leurs habitations endommagées, un lycée, la réalisation d‘une opération d'envergure de l'AEP, une école fondamentale construite à la cité Benmechta, une autre au centre en remplacement de l'école Saaf-Ali, un centre de santé, l'aménagement urbain et diverses autres opérations, certes, de moindre importance mais qui ont permis aux élus locaux de résoudre un grand nombre de problèmes.
Le grand problème qui subsiste à trait à l'emploi qui affecte des centaines de familles, qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. La dissolution et la fermeture de la semoulerie des deux briqueteries, de l'entreprise communale, de la Capcs, des deux centres de conditionnement des agrumes et le démembrement des deux domaines autogérés ont débouché sur la perte de milliers d'emplois et des pères de famille se sont retrouvés au chômage. Pour subvenir à leurs besoins, les citoyens de la commune sont obligés d'aller chercher du travail dans les villes avoisinantes comme Mascara, Sig et Mohammadia, n'hésitant pas à effectuer quotidiennement la navette entre Hacine et leur lieu de travail. Et comme aucune perspective n'est envisagée à court ou à moyen terme, la déception est l'attitude affichée par tous ceux qui sont en quête d'un emploi, notamment les jeunes de 20 à 35 ans. Poussés par la misère, l'oisiveté et la malvie, ils s'initient aux activités illégales, (vols, agressions et drogues), un milieu duquel il est difficile de s'extirper et qui présente une menace pour la sécurité des citoyens.
A. B.


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