Depuis plusieurs jours, les appels à une grève générale de quatre jours à compter d'aujourd'hui se sont multipliés sur les réseaux sociaux et lors des marches hebdomadaires et quotidiennes où les manifestants relayent constamment ce mot d'ordre.Jusqu'à hier, la rue constantinoise était divisée entre ceux qui adhèrent à cette grève en la considérant comme le seul et unique moyen de maintenir la pression sur le régime en place et le pousser à annuler ce scrutin largement contesté par la population et ceux qui estiment que l'option d'une grève générale serait synonyme d'une radicalisation qui risque d'entraîner des dérapages à même de compromettre le pacifisme du mouvement du 22 février. Selon ces derniers, "la grève générale va se répercuter de façon négative sur le simple citoyen. La meilleure façon de faire pression sur les autorités pour les amener à annuler ce vote reste les manifestations pacifiques". Cela étant, plusieurs citoyens rencontrés, hier, au centre-ville de Constantine, ont affirmé qu'ils adhèrent totalement à cette grève, comme l'explique Hassan, employé d'une entreprise étatique : "Au début, j'étais contre la grève générale, mais maintenant je suis pour, car ce système ne veut pas comprendre ces milliers de gens qui sont dans la rue depuis plus de neuf mois. Il ne veut pas comprendre que le peuple rejette catégoriquement cette mascarade qui ne vise qu'à régénérer le système. C'est pour cela que tout le monde doit participer à cette grève. Personnellement, demain, je ne bougerai pas de chez moi." De leur côté, la plupart des commerçants du centre-ville de Constantine se disent prêts à baisser les rideaux. Selon Mourad, propriétaire d'une supérette, "l'organisation de cette élection constitue un danger qui guette notre mouvement pacifique. Les tenants du pouvoir tentent à travers ce scrutin de faire avorter cette révolution. Personnellement, je ne veux pas revenir à la situation de stress et de désespoir d'avant le 22 février, je veux une nouvelle Algérie et je ferai mon possible pour que ce peuple s'en sorte glorieux. Voilà pourquoi je suis pour cette grève générale". En revanche, certains estiment que la grève générale n'apportera pas grand-chose au mouvement et n'aidera nullement à l'annulation de l'échéance électorale. "La grève générale ne va rien apporter, bien au contraire, elle compliquera davantage les choses car c'est la population qui sera pénalisée. À mon avis, il faut maintenir la pression avec des marches pacifiques quotidiennes", dira Rabah, un citoyen rencontré dans un bureau de tabac.