La nomination, jeudi soir, des membres du nouveau gouvernement que dirigera le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a suscité une vague de réactions des Algériens sur la Toile, notamment envers les ministres qui étaient sous la coupe du président déchu Bouteflika et ceux qui étaient, en 2019, dans le gouvernement de Noureddine Bedoui pour gérer les affaires courantes sous la coupe de Bensalah. Le premier à être épinglé n'est autre que le ministre de l'Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali, à qui les internautes ont notamment rappelé ses coups de gueule sur les réseaux sociaux. "Il était dans le staff de campagne d'un général (Ali Ghediri, ndlr) aujourd'hui en prison", écrit un internaute qui rappelle à l'opinion publique du passage, sans transition, de M. Aït Ali de "l'opposition" à la participation au pouvoir. Le comble, pour ce commis de l'Etat, c'est d'avoir accepté de figurer dans le gouvernement d'un président de la République qu'il avait attaqué quand il était devenu Premier ministre en 2017. M. Aït Ali écrivait, rappelle cet internaute, qu'"en passant de Sellal à Tebboune, on a l'impression de passer de l'accident grave à un coma économique". Les ministres reconduits du gouvernement Bedoui n'ont pas échappé, eux aussi, aux internautes qui notent, non sans ironie, que le nouveau gouvernement n'apporte guère de nouveautés. "Le 5e mandat est maintenu de force avec un recyclage du personnel", lâche un internaute qui commentait la reconduction de certains membres, dont M. Zeghmati. Sur plusieurs comptes, les Algériens relèvent l'absence du poste de vice-ministre de la Défense nationale. "Alors, Madania (allusion faite à un Etat civil) ?", s'interroge un internaute dans un post qui a suscité une vague de commentaires. La pléthore de postes ministériels créés dans le cadre de ce gouvernement a également été commentée. "Tebboune a fait le plein avec 39 ministres, dont un ministre délégué chargé des start-up et un autre chargé des incubateurs. Si j'étais à sa place, j'aurais créé un ministre délégué des doigts bleus (allusion au J'aime de Facebook)", a ironisé un jeune internaute. Un de ses amis réplique que c'était aussi "drôle de nommer 39 membres. C'est un gouvernement bis de Bouteflika, surtout dans une période de crise financière". Un autre aspect n'a pas échappé à la vigilance des internautes : la promesse de Tebboune de rajeunir le gouvernement en nommant des ministres de moins de 30 ans. Celle-ci n'a pas été honorée, puisque, à l'évidence, un seul membre du gouvernement répond à ce critère, le ministre délégué aux start-up, Yacine Oualid, qui a 26 ans. C'est, en quelque sorte, la montagne qui a accouché d'une souris.