à l'initiative d'un collectif d'associations et de cafés littéraires de la wilaya de Béjaïa, un rassemblement citoyen a été organisé, hier matin, sur la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel, en soutien au jeune romancier et militant des droits humains, Anouar Rahmani, dont le procès devait s'ouvrir le même jour au tribunal de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa. Finalement, le juge a décidé, hier, de renvoyer l'affaire au 9 mars prochain. Poursuivi pour ses publications sur les réseaux sociaux, ce jeune blogueur est notamment accusé d'"atteinte à corps constitués" et d'"insulte contre des responsables de l'Etat". Lors du rassemblement d'hier, plusieurs militants et animateurs du mouvement associatif de Béjaïa ont tenu à dénoncer, à l'aide de pancartes, "les intimidations et les harcèlements" que subit ce jeune écrivain. Prenant la parole sur le lieu de ce rassemblement, le responsable du Café littéraire de Béjaïa condamne ces actes de persécution que subit tout intellectuel critique envers le pouvoir et le conservatisme religieux. "Nous sommes là aujourd'hui pour exprimer notre solidarité avec ce jeune écrivain, Anouar Rahmani, qui a transgressé tous les tabous de notre société, à travers ses écrits. Pour le faire taire, le pouvoir a utilisé toutes les méthodes ignominieuses. Lorsqu'il s'agit de museler un intellectuel autonome qui met sa libre pensée au service de la société et du progrès, l'Etat mobilise tous ses appareils répressifs et subversifs (mosquée, services de sécurité, justice…)", a déclaré Kader Sadji. Rappelons que les déboires de ce jeune écrivain ne datent pas d'aujourd'hui, puisqu'il a déjà été la cible du pouvoir et de ses relais, notamment le courant islamo-conservateur.