Le nouveau gouvernement tunisien dirigé par Elyès Fakhfakh a été investi jeudi de la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP Parlement) après plusieurs semaines de concertations et négociations pour sa formation, ce qui lui ouvrira les portes pour se pencher sur la réalisation de son plan d'action. Le nouvel Exécutif, qui vient de prêter serment, aura la charge, selon le programme soumis aux députés, de redresser la situation économique, lutter contre la criminalité et le terrorisme, améliorer le pouvoir d'achat, lutter contre la pauvreté, le chômage et la corruption, ainsi que la mise en place de nouvelles institutions démocratiques. Dans le chapitre de la relance économique, le gouvernement de Fakhfakh s'emploiera, indique-t-on, à rouvrir notamment les usines à l'arrêt, à l'encouragement de l'investissement et à la réforme du système financier en vigueur. Au volet de la lutte contre la pauvreté, le gouvernement œuvrera notamment pour l'augmentation des salaires et la lutte contre la cherté de la vie. Pour ce qui est de la lutte contre la criminalité, la nouvelle équipe s'attellera à serrer l'étau autour des réseaux criminels et à intensifier la lutte contre les terroristes. Au sujet des nouvelles institutions démocratiques, l'instauration de la Cour constitutionnelle figure parmi les priorités. Le Parlement a approuvé, dans la nuit de mercredi à jeudi, la composante gouvernementale par 129 voix pour, 77 contre et une seule abstention sur un total de 207 députés présents. Le gouvernement d'Elyès Fakhfakh est composé de 32 portefeuilles (30 ministres et deux secrétaires d'Etat). Quinze portefeuilles ont été accordés aux partis politiques, tandis que 17 autres sont occupés par des personnalités issues de l'élite tunisienne représentant les différents secteurs et domaines d'activité. Les portefeuilles accordés aux formations politiques sont revenus respectivement au parti Ennahdha (6 portefeuilles), le Courant démocrate (3), le Mouvement Echaâb (2), le mouvement Tahya Tounes (2) et le bloc de la Réforme nationale (2). Les ministères de la Défense et des Affaires étrangères ont été octroyés par le président de la République, Kaïs Saïed. Ils sont revenus respectivement à l'ancien dirigeant de l'Instance nationale d'accès à l'information (Inai), Imed Hazgui, et à l'ancien ambassadeur à Oman, Noureddine Erraï. La nouvelle équipe gouvernementale compte six femmes.