Plusieurs milliers d'Annabis drapés dans l'emblème national ont participé, hier, dès 13h30, à la 55e marche du vendredi pour le "changement du système et pour l'instauration d'une république démocratique, débarrassée des symboles du bouteflikisme". Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient beaucoup de femmes et de jeunes, ont convergé vers le cours de la Révolution pour se joindre aux centaines d'autres qui s'y trouvaient déjà. Cela avant d'arpenter inlassablement les rues situées autour de l'immense place publique en réclamant le départ du président Tebboune qualifié "d'illégitime et imposé par les généraux" et en exigeant la restitution du pouvoir au peuple souverain. Devenue plus imposante au fil des heures, la foule a prolongé son parcours jusqu'au siège de la wilaya en scandant les slogans habituels du hirak. Tel un chant de guerre, le cri "Vous persistez dans votre effronterie et nous ne nous arrêterons pas, non plus", a longuement retenti au rythme des percussions des caisses claires et des derboukas. Tout au long du trajet, les marcheurs ont brandi des pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Allah Akbar Karim Tabbou" et "Etat civil et non militaire" ou encore "Libérez les détenus d'opinion". Comme ils l'ont fait le vendredi précédent, les marcheurs ont marqué une halte de plusieurs minutes à hauteur des locaux fermés de la mouhafadha FLN pour fustiger l'ancien parti unique accusé de tous les maux du pays. Ce n'est que vers 16h30 que les citoyens ont commencé à se disperser, en promettant de se rencontrer encore et encore, tant que les revendications du mouvement populaire n'auront pas été satisfaites.