Ils estiment que le gouvernement doit prendre les mêmes mesures que le Portugal, en donnant aux migrants en situation irrégulière le droit d'accès aux soins et aux aides financières. Un appel vient d'être lancé par des parlementaires français pour la régularisation, pendant la pandémie de coronavirus, des étrangers en situation irrégulière. L'appel initié par François-Michel Lambert du groupe Libertés et Territoires (mouvement écologiste) à l'Assemblée nationale française a obtenu jeudi dernier le soutien de plus d'une dizaine d'élus qui représentent l'aile gauche de La République en Marche, d'Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, de Fabien Roussel et de Marie-Georges Buffet du Parti communiste et de Loïc Prud'homme, du mouvement des Insoumis. Deux ex-LRem, Jean-Michel Clément et Sandrine Josso, font également partie des signataires. Les députés demandent au gouvernement Macron de prendre les mêmes mesures que le Portugal, qui a décidé ces derniers jours de régulariser les sans-papiers pendant la durée de l'état d'urgence sanitaire, pour freiner la propagation du coronavirus. Ils réclament que les sans-papiers obtiennent, comme au Portugal, le droit d'accès aux soins et aux aides financières, soulignant qu'il s'agit d'une "mesure de salubrité publique qui protège tous les habitants". Les parlementaires ont notamment mis l'accent sur "la situation dramatique des sans-papiers et des sans-abris". Ils estiment, à cet égard, que la crise sanitaire actuelle "rend encore plus cruciale" la prise en charge de ces catégories de la population. Dans une interview au site de Radio France Bleu, François-Michel Lambert est allé plus loin en affirmant que la régularisation des sans-papiers est "une question de vie ou de mort". "Ces hommes et ces femmes sont entrés illégalement dans notre pays. Aujourd'hui, ils portent le risque du Covid-19 tant pour leur santé que pour la propagation du virus. Il est urgent de les intégrer dans les systèmes de prévention et de soins", a indiqué le député. Selon lui, entre 100 000 et 200 000 personnes sont en situation irrégulière en France. "Par principe, on ne leur donne pas la possibilité d'accéder à l'hôpital. Ils doivent se cacher et on ne sait pas où ils se déplacent. Le risque et très important tant pour eux que pour la population française", a ajouté Jean-Michel Lambert. Anticipant l'hostilité des Français à une éventuelle mesure de régularisation, il considère qu'une démarche de cette nature sert l'intérêt général. Le parlementaire a par ailleurs fait remarquer que les autorités n'hésitent pas à faire appel aux sans-papiers quand ils en ont besoin. Il a notamment cité la préfecture de Seine-et-Marne, qui vient de demander aux migrants d'aller ramasser les productions maraîchères pour pallier le manque d'effectifs. Parmi les sans-papiers disséminés dans toute la France, on compte de très nombreux Algériens. La réduction drastique de l'activité économique dans le pays, pour cause de confinement, a fait perdre à la plupart leur gagne-pain. Depuis plusieurs jours, des associations humanitaires et d'aide aux migrants, comme le Secours catholique et la Cimade, alertent sur la situation dramatique des personnes en situation irrégulière. Le Secours catholique fait savoir que beaucoup de personnes ne veulent pas se rendre sur les sites de distribution des colis alimentaires, par peur d'être appréhendés par la police.