Résumé : Farid raconte les circonstances de son mariage et la décision prise à son encontre par son père alors qu'il n'avait pas encore l'âge d'être marié. Puis l'incompréhension de sa femme vis-à-vis de son travail. - Nous avons continué à nous "supporter" tant bien que mal. J'offrais à ma femme des tenues somptueuses et des bijoux, qu'elle refusait de porter. Je tentais de converser avec elle, de lui proposer de voyager avec moi de temps à autre. Rien à faire. Ma femme était devenue froide à mon égard, et rien ne semblait la dérider, même la naissance d'un deuxième enfant. Je me rendis donc à l'évidence. Notre mariage était un fiasco. Et si nous sommes restés ensemble toutes ces années, ce n'est que par égard aux enfants. Farid se tut et lance un regard triste à Sarah. - Voilà, je crois t'avoir tout déballé. Tu m'excuseras mais j'avais besoin de parler et, pour une fois, l'envie de me confier à quelqu'un, en particulier à toi, s'est fait ressentir. Sarah ébauche un sourire : - L'honneur est pour moi, Farid. - Mais toi, Sarah, pourquoi n'as-tu jamais songé à te marier ? Elle prend une gorgée de café avant de répondre : - Tout simplement parce que je ne trouvais pas chaussure à mon pied. J'ai eu un tas de prétendants, mais aucun homme n'a su m'accrocher. - Et tu as préféré le célibat à un compagnon de fortune. - Tout à fait. - Toi au moins tu as eu cette latitude. - Voyons, Farid, ne sois pas aussi pessimiste. Pense un peu à tes deux enfants, à tes affaires qui marchent bien. - Je sais. Mais crois-moi, Sarah, quand tu dois fermer les yeux et supporter toutes ces choses qui t'empoisonnent l'existence, la vie n'est pas toujours rose. Aujourd'hui je ne trouve refuge que dans mon travail. - C'est déjà beaucoup. Il y a un tas de gens qui ne trouvent pas du travail ou qui se voient dans l'obligation d'exercer une fonction pour laquelle ils n'ont aucun attrait. - Comme toi ? - Si tu veux. Je travaille tout juste pour gagner ma vie. Farid jette un coup d'œil à sa montre : Il se fait tard, Sarah. Je t'ai retenue trop longtemps. - Pas du tout. Ne crois pas que c'est le paradis chez moi. J'essaye tout le temps de retarder mon retour à la maison. - Nous sommes donc deux malheureux à chercher un foyer heureux. Sarah éclate de rire : - Voilà qui est bien dit, Farid. Mais je pense que dans tous ces malheurs il y a toujours une lueur d'espoir. - Oui. Je le crois bien, puisque je t'ai rencontrée. Désormais tu seras mon amie et ma confidente. - Je serai toujours là pour toi, Farid. N'oublie surtout pas que tu peux compter sur moi. - Et toi de même. Sarah rentre chez elle plus malheureuse que jamais. Elle avait tant espéré que Farid fût libre. Cet homme lui plaisait tant. Il était l'image même de l'homme dont elle avait de tout le temps rêvé. Pour le comble de leur malchance à tous les deux, Farid était déjà pris, et même s'il lui avait confié ses déboires, il était bel et bien lié à cette femme et ne pouvait mettre un terme à son mariage parce qu'il avait des enfants. Elle rumina ces idées toute la nuit, ne pouvant ni trouver le sommeil ni trouver une quelconque solution à cette situation. (À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.