L'usine de production de verre employant un peu plus de 300 travailleurs, Alver/Condor d'Oran, risque de fermer ses portes incessamment si des solutions ne sont pas trouvées dans les plus brefs délais. La nouvelle, annoncée jeudi dernier, a provoqué la colère des nombreux travailleurs qui ont décidé de bloquer la RN24 pour protester contre "la mise à mort programmée" de leur outil de travail. "L'argument de déficit avancé par la direction pour justifier la fermeture de l'usine ne tient pas la route (…) Les plus hautes autorités de l'Etat doivent intervenir pour empêcher ce crime économique et la mise au chômage de centaines de travailleurs (…)", ont notamment appelé les protestataires, en accusant les dirigeants de Condor, actuels propriétaires de l'usine, de "vouloir tuer Alver". Le P-DG d'Alver/Condor d'Oran, Benhammada Boualem, nous a déclaré que le sort d'Alver/Condor est entre les mains de l'assemblée générale extraordinaire, qui devra statuer sur le devenir de l'usine dans les quatre mois. Une délégation composée de membres du comité de participation de l'entreprise et de la section syndicale doit d'ailleurs se rendre, dans les plus brefs délais, au siège de Condor à Bordj Bou-Arréridj pour examiner la situation et déterminer les mesures à prendre. Avant d'échouer dans les bras de Condor, Alver était une filiale de l'entreprise nationale Enava qui l'a vendue, en 2011, à Verallia, entreprise italienne elle-même rattachée à l'époque au français Saint-Gobain, leader mondial de l'habitat et des matériaux de construction. Les modalités financières de cette vente entrant dans le cadre du processus de privatisation n'ont pas été divulguées en leur temps, mais l'on sait que Verallia acquérait une entreprise qui, en 2010, avait réalisé un chiffre d'affaires estimé à 7 millions d'euros. S. Ould Ali