Au point de vente de Aïn Bessam, une longue file se formait, avec des bousculades à longueur de journée, une vraie cohue qui a nécessité l'intervention des services de sécurité. Le lait en sachet se fait rare dans plusieurs communes de la wilaya de Bouira, et ce, depuis le début du mois de Ramadhan. Le consommateur doit courir les rues pour s'en approvisionner. S'il arrive qu'un épicier accepte de vendre le lait, le demandeur n'a droit qu'à deux sachets. Pour le client fidèle, le commerçant est prêt à le servir sans compter. La situation dure depuis plusieurs semaines déjà et s'est accentuée durant le mois de jeûne. Des consommateurs de plusieurs communes de Bouira, telles que le chef-lieu de wilaya, Lakhdaria, Aïn Bessam, Bechloul et des communes du sud de la wilaya, trouvent des difficultés pour trouver un sachet de lait. "Le lait est devenu le produit le plus recherché durant ce mois sacré. Pour s'approvisionner, on doit savoir à quelle heure le fournisseur débarque et surtout arriver parmi les premiers sur les lieux. On n'a droit qu'à deux sachets. Pour quelqu'un qui a une famille nombreuse, il doit aller chez d'autres épiciers pour acquérir un autre quota de deux sachets", a déclaré un père de famille. La pénurie de lait a été provoquée, à en croire certains commerçants, depuis que le ministre du Commerce avait décidé de limiter les quotas dont l'objectif était de mettre un terme à la spéculation. Les commerçants se sont vu réduire leurs quotas de moitié et ne pouvaient même pas satisfaire leur clientèle. De son côté, la direction des services agricoles (DSA) de Bouira a fait appel à la laiterie publique Giplait de Boudouaou (wilaya de Boumerdès) pour ouvrir deux points de vente à Aïn Bessam et au chef-lieu de wilaya pour assurer la disponibilité du produit durant le mois de Ramadhan. Cependant, la situation ne s'est pas améliorée. Au point de vente de Aïn Bessam, une longue file se formait, avec des bousculades à longueur de journée, ce qui a nécessité l'intervention des services de sécurité à maintes reprises. Ces files indiennes et ces attroupements pour s'approvisionner en lait en sachet sont à l'opposé de toutes les mesures prises par les pouvoirs publics pour lutter contre la propagation du Covid-19. Ce relâchement a d'ailleurs été constaté depuis le premier jour de Ramadhan et a fait réagir les services de la Protection civile de Bouira qui ont mené une campagne de sensibilisation, et ce, du 27 avril au 1er mai, selon Abdat Youcef, chargé de communication de la Protection civile. Elle a débuté au chef-lieu, où les agents de la Protection civile, accompagnés d'agents de la direction du commerce, ont rappelé aux commerçants l'importance des gestes barrières contre le coronavirus.