En dépit du contexte sanitaire, les activistes du mouvement populaire ont investi à nouveau, avant-hier dans la matinée, la place publique à Tizi Ouzou pour rendre hommage à Kamel-Eddine Fekhar, à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, le 28 mai 2019, suite à une grève de la faim qu'il a observée afin de protester contre sa détention abusive. Le rassemblement observé ce jeudi sur la place de l'ex-mairie du centre-ville de Tizi Ouzou a drainé plusieurs dizaines de personnes venues réclamer la vérité sur la mort de cette figure emblématique du combat de la communauté des M'zab et du combat démocratique en Algérie. "Premier anniversaire de la mort de Kamel-Eddine Fekhar : justice et vérité sur sa mort. Fekhar s'est battu pour les siens, pour la justice et la cause identitaire, hommage à lui", lit-on sur une banderole. Après une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie, les présents n'ont pas cessé d'appeler également à la libération des détenus d'opinion. Lors d'une prise de parole improvisée, les intervenants ont tenu à évoquer le parcours de chacun de ces héros qui ont en commun d'avoir été victime de l'arbitraire du pouvoir d'une manière ou d'une autre. Le rassemblement de jeudi a été également une occasion pour les manifestants d'exprimer leur rejet du projet de la constitution et aussi de condamner les appels anonymes invitant à reprendre les marches alors que le contexte sanitaire ne s'y prête pas. À Béjaïa également, plusieurs militants politiques et citoyens ont tenu à rendre hommage, ce week-end, au défenseur des droits humains et militant de la cause mozabite, Kamel-Eddine Fekhar, mort en détention le 28 mai 2019 à Blida. Ainsi, un groupe d'activistes du hirak a organisé, dans la matinée de jeudi dernier, un sit-in à la symbolique place de la Liberté d'expression baptisée du nom de Saïd Mekbel, Durant la journée d'hier, deux autres actions similaires ont été organisées également par des collectifs citoyens à Akbou et à Amizour. Par ailleurs, Amnesty international appelle à rendre publics les résultats de l'autopsie, a indiqué jeudi, la section algérienne de l'ONG Amnesty international. Le ministère de la Justice avait en effet, annoncé le 29 mai 2019, l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances de la mort du Dr. Fekhar, mais les résultats n'ont pas été rendus publics à ce jour.
