Lancé depuis seulement six mois, le projet de réhabilitation des voieries urbaines de la cité Essalem dans la ville de Tamanrasset est à l'arrêt. Dans une lettre de doléance adressée, tout récemment, à toutes les autorités locales, le président de l'association de ce quartier huppé, Abidine Missar, a fait part des souffrances au quotidien des habitants qui évoluent dans une poussière ambiante rendant l'air irrespirable. "Au départ, on a tous salué l'opération de réhabilitation des routes qui se trouvaient dans état de délabrement avancé. L'entreprise chargée de ce projet a entamée ainsi le décapage des couches dégradées pour procéder à la pose du pavé conformément au cahier des charges. Cependant cette opération, qui traîne depuis un peu plus de six mois, n'a toujours pas eu lieu. Par conséquent, notre quartier, envahi par des envols de poussière soulevée par l'intense et l'anarchique trafic routier, est devenu invivable. "Un comble en plein été", se lamente M. Missar, tirant à boulets rouges sur les autorités locales qui auront accordé ce projet à une entreprise incapable d'honorer les clauses du marché conclu. D'une voix vibrant de colère, notre interlocuteur brocarde la direction locale des travaux publics et celle de l'urbanisme, de l'architecture et des constructions, du fait qu'elles seraient directement impliquées dans ce qu'il qualifie de "scandale" qui risque d'éclabousser nombre de responsables locaux. Le document, dont nous détenons une copie, sonne ainsi comme une mise en garde contre "les prévarications" qui tendent à se normaliser dans cette wilaya promise aux mille et un maux. Il est à noter que dans cette correspondance, également envoyée au président de l'APW de Tamanrasset, d'autres revendications liées, entre autres, à l'urgente nécessité de réhabiliter les réseaux d'assainissement et d'éclairage public dans ce quartier attenant au nouvel hôpital militaire et au siège de la VIe Région militaire, ont été formulées. Le président de l'association du quartier Essalem, qui dit avoir adressé plusieurs demandes d'audience au wali de Tamanrasset auxquelles il n'a toujours pas eu de réponse, n'a pas manqué de soulever les problèmes relatifs au manque d'espaces verts, aux trottoirs défoncés et aux logements sociaux non raccordés aux réseaux de gaz naturel. Partageant le même constat, le président de l'APW de Tamanrasset, Elouandri Almaghili, a, à son tour, saisi toutes les directions concernées pour prendre en charge les doléances des habitants d'Essalem et du coup mettre un terme à leur calvaire. RABAH KARECHE
