Une conférence internationale des donateurs a eu lieu hier après-midi, à l'initiative de la France, qui a appelé, via son chef d'Etat Emmanuel Macron, à "agir vite" pour apporter l'aide nécessaire au Liban, alors que le président libanais Michel Aoun a affirmé dans son discours que "l'arrivée de l'hiver ne fera qu'accentuer la souffrance des citoyens sans abri qui survivent déjà dans des conditions très difficiles", a rapporté l'agence de presse officielle NNA. "Il nous faut agir vite et avec efficacité pour que cette aide aille directement et en toute transparence sur le terrain à la population", a lancé le président français, depuis sa résidence d'été de Brégançon dans le sud de la France, à l'ouverture de la conférence. Tout en fixant les priorités auxquelles l'aide internationale sera affectée, le président Macron a réaffirmé que cet argent promis ne sera pas un "chèque en blanc" pour les dirigeants libanais, accusé par la population d'incompétence et de corruption. Ce à quoi son homologue libanais a répondu par une proposition devant permettre de dépenser convenablement l'aide qui sera offerte à Beyrouth. "En ce qui concerne la gestion des fonds de contribution, j'insiste, pour ma part, qu'elle soit effectuée par une administration issue de cette conférence." "Les participants ont convenu que leur assistance devrait (...) être bien coordonnée sous l'égide des Nations unies et fournie directement à la population libanaise, avec le maximum d'efficacité et de transparence", ont déclaré les représentants d'une trentaine de pays, dont Donald Trump et Emmanuel Macron, dans un communiqué à l'issue de la réunion. Pour sa part, le Qatar a déjà promis de débloquer immédiatement 50 millions de dollars pour parer à cette situation d'urgence, a affirmé son émir Cheikh Tamim Ben Hamed al-Thani, lors de son intervention. Doha s'est aussi engagée à débloquer davantage de ressources financières pour appuyer les efforts de reconstruction de Beyrouth, dans les semaines et mois à venir. La Grande-Bretagne a, de son côté, annoncé un soutien financier de 20 millions de Livres sterling, destinés à l'aide humanitaire et médicale, a annoncé son ambassade au Liban. La Commission européenne a annoncé, elle aussi, une aide supplémentaire de 30 millions d'euros, qui s'ajoutent aux 33 autres millions promis vendredi, selon le commissaire Janez Lenarcic chargé de l'aide humanitaire. Le président américain, Donald Trump, a affirmé samedi soir que "tout le monde veut aider le Liban" pour le sortir de cette tragédie. Mais cette aide est conditionnée par la mise en œuvre de véritables réformes politiques et économiques qui tardent à voir le jour, malgré le chaos que vit ce pays depuis des années et que la crise du coronavirus n'a fait qu'aggraver en l'espace de quelques mois seulement. Le retard pris dans le lancement de ces réformes, autant réclamées par le peuple libanais que par les institutions internationales, a bloqué le versement des 11,6 milliards de dollars promis au printemps dernier par la communauté internationale, sous forme de dons ou de prêts, pour sortir Beyrouth de l'impasse. Acculés de toutes parts, les dirigeants libanais n'ont pas d'autre choix, s'ils ne veulent pas que le pays replonge dans l'instabilité des années de guerre civile d'avant 1990.