La tendance est à l'annulation dans la ville des Hammadites, même si certaines éditions pourraient y être tenues au début 2021. Certains s'y préparent mais tout dépend de l'aval des officiels. La pandémie de Covid-19 continue de chambouler tous les programmes culturels. En effet, de tous les festivals et activités culturelles organisés annuellement dans la wilaya de Béjaïa, rares sont les rendez-vous qui sont maintenus. La tendance est à l'annulation, même si certaines éditions pourraient y être tenues au début 2021. Certains s'y préparent mais tout dépend de l'aval des officiels. La 11e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa n'aura pas lieu cette année. Le rendez-vous culturel, fixé initialement à fin octobre, a été tenu du 15 au 21 février 2020 en hommage à Habiba Djahnine. L'édition d'octobre 2019 a été annulée en raison de la tenue de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Membre du commissariat, Boualem Chouali a indiqué que l'on n'a, pour l'heure, aucune visibilité. "Le festival est reporté de fait. On sera fixé à la fin du confinement", a-t-il ajouté. Le commissaire du festival, Slimane Benaïssa, avait déclaré, en février dernier en conférence de presse, qu'il fallait tenir le festival, y compris en février, "car une rupture aurait été catastrophique". L'important était d'assurer la continuité. "Les artistes ne doivent pas s'arrêter, sinon ils coulent", avait-il expliqué. Il avait ajouté : "Je me bats pour que le festival s'installe à Béjaïa. Il appartient à la ville et elle le mérite." Plus encore, une réflexion était, selon lui, engagée "pour changer la date de la tenue du festival à mars, une période jugée plus favorable", avant de faire un plaidoyer pour les abonnements au théâtre pour garantir une autonomie financière du festival dans l'avenir. Interrogé en tant qu'élu de l'APC de Béjaïa et membre de la commission culturelle sur les autres festivals et rendez-vous culturels, Boualem Chouali a indiqué que "tout a été annulé pour cette année". Il citera le festival de la chanson amazighe, qui a été l'objet lors de sa 17e édition (2019) d'une polémique, un groupe de citoyens avaient œuvré pour son boycott. Mais d'autres rendez-vous culturels annuels ont été annulés au chef-lieu de wilaya, nous a confirmé M. Chouali : "C'est le cas du festival de chaâbi, des journées andaloussiat, des soirées chaâbi dans les quartiers, etc." Dans la vallée de la Soummam, le président de l'Etoile culturelle d'Akbou, Badreddine Cherif, nous a donné les raisons qui ont poussé le bureau de l'association à annuler les deux festivals annuels. "On a habitué le public à la tenue de deux festivals culturels. Des dizaines de participants affluent des quatre coins du pays vers Akbou pour deux semaines de rencontres, d'échanges et de convivialité." Ces deux rendez-vous annuels, en l'occurrence le Festival théâtral amazigh de la Soummam – qui en est à sa 13e édition – et la Rencontre poétique amazighe de la Soummam – qui en est à sa 14e édition –, viennent d'être annulés en raison de "la dramatique pandémie qui sévit dans notre pays depuis plusieurs mois". Cette décision est "dictée évidemment par le fait que nous ne pouvons pas nous permettre de rassembler un nombre important de participants qui viennent de diverses régions. Une mesure décrétée aussi par le gouvernement qui interdit tout regroupement et/ou manifestation culturelle dans le pays", a-t-on ajouté. Pour sa part, Yazid Abdi, de son nom de scène Azifas, commissaire du festival local de la musique et de la chanson kabyles – dont le parrain est Boudjemâa Agraw –, est aussi de cet avis. Bien qu'installé en novembre 2019, il dit que tout est prêt pour l'organisation de la prochaine édition. L'édition 2019 a été tenue en mars 2020, l'important étant de marquer l'événement en prévision, selon lui, de la participation au Festival de Tamanrasset. Les dates de son organisation ont même été fixées, à savoir du 29 octobre au 2 novembre prochains. "Mais il dépendra de l'accord de principe du ministère de la Culture. Pour notre part, on est prêt." Dans les prochains jours, a indiqué Azifas, il sera question de "présenter notre bilan moral et financier de l'édition précédente, à préparer le programme spécial Yennayer et le 8 Mars et à concrétiser la promesse faite au lauréat de l'édition précédente : son enregistrement au studio". On a appris de son directeur artistique, Hakim Abdefettah, le report des rencontres cinématographiques de Béjaïa. En effet, la 18e édition des RCB, que les cinéphiles devaient découvrir en septembre prochain, en l'occurrence du 19 au 24, a subi une modification en raison de la situation sanitaire mondiale. On parle du premier semestre de 2021.