La cérémonie d'ouverture de cette 11e édition dédiée à la défunte chanteuse kabyle Djamila, décédée le 29 octobre 2019 à Alger à l'âge de 89 ans, a été retardée d'une heure, suite à la rumeur ayant circulé la veille sur les réseaux sociaux faisant état d'une éventuelle action de protestation contre la tenue de ce festival. Prévue initialement à 14h, l'ouverture officielle de la 11e édition du festival local de la musique et de la chanson kabyles a eu lieu jeudi vers 15h, au théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. Les organisateurs de cette manifestation culturelle ont retardé d'une heure le coup d'envoi de cette édition, suite à la rumeur faisant état d'une éventuelle action de protestation contre ce festival, comme c'était le cas de la 10e édition du Festival international du théâtre dont la cérémonie d'ouverture, prévue le 15 février dernier, a été sérieusement perturbée par plusieurs activistes du Hirak qui ont observé un rassemblement de protestation devant l'entrée principale du théâtre régional de Béjaïa. Le wali de Béjaïa, qui devait donner le coup de starter de ce festival culturel, a été contraint de déléguer deux membres de son exécutif, à savoir le directeur de la culture (DCW) et celui de l'action sociale et de la solidarité (DASS). Dans son allocution d'ouverture prononcée en arabe classique, le premier responsable du secteur de la culture à Béjaïa, Omar Reghal, n'a pas hésité à fustiger les organisateurs des précédentes éditions de ce festival en déclarant : "Les 10 éditions passées ont été organisées en catimini." Qualifiant cette manifestation culturelle d'édition de "rattrapage", M. Reghal déplorera que celle-ci devait se tenir durant l'été de l'année écoulée, pointant du doigt l'ancien commissaire de ce festival, Boudjemâa Rabah en l'occurrence, qui avait décidé, faut-il le rappeler, d'ajourner la tenue d'un tel événement culturel en raison de la conjoncture politique actuelle. "On ne peut pas se permettre un festival de musique et de chant dans un contexte politique marqué par un mouvement populaire national d'une telle envergure", avait déclaré en substance l'ancien animateur de la Chaîne II de la radio nationale. Une déclaration saluée par les hirakistes de Béjaïa, qui lui a valu sa destitution du commissariat du festival par le ministère de la Culture. D'où la décision de désigner le chanteur Lyazid Abdi dit Azifas comme le successeur de Boudjemâa Rabah. À noter que la cérémonie d'ouverture de cette 11e édition dédiée à la défunte chanteuse kabyle Djamila, décédée le 29 octobre 2019 à Alger à l'âge de 89 ans, a été marquée par la présence du directeur général de l'Onda (Office national des droits d'auteur), des membres de l'APW et de l'APC de Béjaïa, de quelques chanteurs locaux, dont Boudjemâa Agraw. De leur côté, les femmes artistes invitées pour la circonstance, Malika Domrane et Djida Tamecttuht, ont apporté leur témoignage sur la vie "tourmentée" et le parcours artistique "non moins négligeable" de cette icône de la chanson kabyle. "Nna Djamila fit partie de ces pionnières de la chanson kabyle. Elle fut parmi les rares femmes kabyles ayant brisé l'omerta pour embrasser une carrière artistique. Outre la chanson, elle s'est investie aussi dans le cinéma et le théâtre. Elle fut l'élève du trio Nna Yamina, Nna Zina et Nna Ounissa qui furent les premières femmes à faire résonner leurs voix sur les ondes de la radio et à lancer la fameuse émission "Urar n'lxalat" dédiée à la chorale féminine", a témoigné la chanteuse Djida.