La reprise de l'activité de forage aux Etats-Unis pourrait constituer un risque pour la cohésion de l'Opep+. C'est ce que relève l'IFP Energies Nouvelles (Ifpen) dans son dernier "tableau de bord pétroliers". L'Institut français de recherche dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement constate que le marché américain poursuit son rééquilibrage, marqué par la progression de la demande qui atteint désormais près de 20 millions de barils par jour. L'Ifpen indique que la production américaine se situe à 10,8 millions de barils par jour, soit 2,2 millions de barils par jour en dessous du maximum atteint avant la crise (13 millions de barils par jour fin mars). "La production a atteint un palier depuis le 12 juin, ce qui est remarquable eu égard à l'effondrement de l'activité de forage depuis 6 mois (-75 %)", précise l'Institut de recherche français, estimant que la remontée du nombre d'appareils de forage, le 21 août dernier, marque peut-être la fin de cette baisse. "Si la politique Opep+ redevenait profitable pour les producteurs américains en maintenant les prix autour de 45 dollars le baril, la stratégie de l'Opep+ pourrait être redéfinie. Les intérêts budgétaires plaident pour la cohésion Russie/Arabie saoudite en particulier... sauf surprise", analyse l'Ifpen. Au sein de l'Opep+, les premières données rapportées par Reuters indiquent que l'Irak a fortement réduit ses exportations de pétrole conformément à ses engagements. Reuters estime à 106% le respect de ses engagements en août contre 73% seulement le mois précédent. En Iran, selon l'Institut de recherche français, treize contrats ont été signés en présence du ministre iranien de l'Energie avec des entrepreneurs locaux, afin de renforcer de 0,18 million de barils par jour la capacité de production. Le directeur général de la National Iranian Oil Company a indiqué que ces contrats portant sur 1,527 milliard d'euros signés font partie d'un ensemble plus important visant une augmentation de la production totale de plus de 0,28 million de barils par jour. Le ministre iranien de l'Energie a souligné, pour sa part, que ces contrats étaient nécessaires pour relancer rapidement la production une fois les sanctions levées. Concernant le marché pétrolier, l'Ifpen évoque un retour aux fondamentaux, après les ouragans "Laura" et "Marco". Le prix du Brent, relève l'Institut français de recherche, a progressé jusqu'à 46 dollars le baril le 25 août avant de retomber autour de 45 vendredi dernier. La hausse ponctuelle en milieu de semaine, explique-t-il, est due au passage de l'ouragan Laura (le 26 août) qui succédait à l'ouragan Marco (le 23 août). Ces deux ouragans sont à l'origine, dès le 23 août, de baisses importantes de la production américaine liées aux fermetures, par précaution, des platesformes pétrolières situées dans le golfe du Mexique (-1,5 million de barils par jour entre le 23 et le 29 août). L'impact modéré de Laura explique ensuite le recul du prix du pétrole, alors que l'intervention de la FED au symposium économique de "Jackson Hole" n'a pas eu d'effets significatifs sur les marchés, ajoute l'Ifpen. L'Institut évoque aussi le recul du dollar face à différentes devises dont l'Euro. Ce recul constitue un facteur de soutien du prix du pétrole.