La version en tamazight du film culte d'Ahmed Rachedi sera projetée en avant-première le 28 décembre à Tizi Ouzou, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de l'écrivain Mouloud Mammeri. Parmi les personnalités ayant prêté leur voix pour le doublage, nous retrouvons le poète Lounis Aït Menguellet. Après trois ans de travail, le doublage en tamazight du film culte de Ahmed Rachedi, L'opium et le bâton, tiré du titre éponyme du roman de Mouloud Mammeri, est fin prêt. L'annonce a été faite simultanément par le réalisateur et producteur, Samir Aït-Belkacem, et le Haut-Commissariat à l'amazighité. "Je suis heureux d'annoncer que le doublage du film L'opium et le bâton est terminé", a écrit Samir Aït-Belkacem, le réalisateur qui a déjà doublé la série d'animation "L'âge de glace", devenue Pucci. Le réalisateur, établi depuis de longues années au Canada, a également annoncé la participation du grand poète Lounis Aït-Menguellet au doublage. Au même moment, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, qui a parrainé le travail, a annoncé à partir de Tizi Ouzou que la version en tamazight du film culte d'Ahmed Rachedi va être projetée en avant-première le 28 décembre, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de l'écrivain Mouloud Mammeri. Si El-Hachemi Assad a salué, selon les propos rapportés par l'APS, le travail accompli par le producteur-réalisateur Samir Aït-Belkacem qui a pris "le temps nécessaire pour fournir un travail propre et bien ficelé", soulignant que le HCA a accompagné le projet en "prenant en charge les considérations légales et financières liées à ce travail, notamment, les autorisations du réalisateur du film, Ahmed Rachedi, ainsi que ses droits". Le travail du doublage a commencé en 2017 : «Sachant parfaitement la grande importance de réussir un tel pari tant souhaité par notre illustre penseur Mouloud Mammeri et soucieux de la nécessité de hisser un peu plus la qualité de notre travail, nous mettrons toute notre expérience ainsi que tous les moyens réunis et toutes les conditions les plus professionnelles nécessaires à son accomplissement", avait écrit à l'époque Samir Aït-Belkacem. Le coup d'envoi officiel a été donné au sein de la Maison de la culture Rachid-Mimouni de Boumerdès, en présence d'Ahmed Rachedi. Ce dernier a donné son accord au doublage mais il avait montré des signes de déception de fait qu'il n'était pas associé au travail. Lors d'une conférence donnée en mars dernier à Tizi Ouzou, Ahmed Rachedi avait indiqué "avoir appris, par la presse, que la version tamazight du film était terminée". "J'aurais voulu qu'on me l'apprenne directement et qu'à la limite on me laisse un droit de regard", avait-t-il déploré, estimant que c'est même un droit d'avoir ce regard. "Il est de mon droit de réalisateur de voir ce qui a été fait dans cette nouvelle version en tamazight du film", a-t-il précisé. L'idée de doubler L'opium et le bâton en tamazight remonte aux années 1970. Selon certains témoins, le film devait être tourné, dans sa version originale, en tamazight comme le souhaitait Mouloud Mammeri. Mais le régime politique de l'époque s'était opposé. En plus de la langue, "Mammeri était même un peu désemparé quand il a vu le film", révèle Ahmed Rachedi qui rapporte que l'illustre écrivain "ne reconnaissait plus les personnages" de son roman qui évoque les déchirements d'une famille kabyle durant la guerre de Libération nationale.