La première édition de la Foire nationale des produits de l'agriculture et de l'agroalimentaire, qui devait se tenir du 23 au 27 du mois en cours au Palais des expositions (Pins-Maritimes) d'Alger, a été annulée à quelques heures seulement de son inauguration. L'annonce a été faite, mardi à 22h, quand la Société algérienne des foires et exportations (Safex) a envoyé un communiqué sibyllin aux médias nationaux indiquant que l'événement a été reporté "pour des raisons organisationnelles", précisant que "la nouvelle date de la tenue de cet événement sera communiquée ultérieurement". Que s'est-il passé exactement ? L'événement, que devaient organiser la Safex et la Chambre nationale d'agriculture, devait regrouper près de 180 exposants de 26 wilayas et était à ses dernières retouches lorsqu'un responsable du ministère du Commerce a appelé à 18h les responsables de la Safex pour les informer que ladite manifestation avait été ajournée. Une réunion d'urgence a alors été convoquée à la Safex et à la Chambre d'agriculture, vu que le ministère de l'Agriculture était informé au même titre que celui du Commerce de cette décision. Au pavillon central où devait se dérouler l'événement, les participants s'attelaient à exposer leurs productions et à s'organiser sur 7 000 mètres carrés pour recevoir les visiteurs, d'autant que cette première foire revêt, outre ses objectifs pour la reprise économique, un caractère commercial qui permettrait aux exposants, impactés par la crise sanitaire, d'écouler l'excédent de la production en fruits et légumes, boissons, produits transformés, produits du terroir et autres produits agricoles et agroalimentaires. Et alors que les exposants commençaient à peine à goûter à cette ambiance, ces derniers sont informés par la Safex et la Chambre nationale d'agriculture du "report" de l'événement. La déception est totale. Selon nos sources, le gouvernement aurait fait machine arrière suite à la décision du Comité scientifique qui n'aurait pas validé cet événement. Un véritable scandale qui nous rappelle la cacophonie qui règne entre les politiques et les scientifiques, et qui se rejettent à chaque fois la balle, comme c'est le cas pour la rentrée scolaire. Pourtant, à 15h, la Safex a adressé un dernier rappel à la presse nationale sur l'importance de la médiatisation de cet événement rappelant que "cette manifestation qui marquera la reprise de l'activité événementielle nationale concerne les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire, considérés comme des secteurs stratégiques qui entrent dans la nouvelle vision économique de l'Algérie nouvelle instaurée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune", d'une part, et que "les organisateurs veilleront au respect du protocole sanitaire de prévention contre la Covid-19, instauré et édicté par l'Union des Foires internationales", d'autre part. Pis encore, il y a quatre jours, le directeur des Foires à l'étranger auprès de la Safex, Ali Ferah, a, lors d'une conférence de presse, détaillé le dispositif de prévention contre le coronavirus qui était prévu par la Safex tout au long de cet événement qui devait accueillir plus de 5 000 visiteurs. M. Ferah s'est, en effet, attardé sur l'affichage obligatoire des gestes barrières à l'intérieur du site et l'élaboration d'un guide sanitaire destiné aux exposants sur le respect des gestes barrières, ainsi que sur la manipulation des produits qui devraient être conformes aux normes de sécurité sanitaire. Mieux, ce dispositif portait sur le nettoyage et la désinfection des stands et pavillons, l'organisation des espaces d'exposition et la gestion des flux de circulation des visiteurs. Hier, les exposants, désemparés devant cette décision, sont rentrés bredouilles, en attendant une nouvelle date.
