Avec le limogeage, avant-hier, de Larbi Ouanoughi, moins de six mois après sa nomination à la tête de l'Anep, la gabegie qui a prévalu dans la gestion de la régie étatique de publicité n'est pas près de livrer tous ses secrets. Il n'est pas exclu que le désormais ex-PDG de l'Agence nationale d'édition et de publicité ait fait les frais de ses sorties médiatiques tonitruantes, récusant des groupes d'influence au pouvoir qui auraient fait, à ses dires, "main basse sur l'Anep", cette vache à lait qui monopolise plus de 60% du marché de la publicité en Algérie et gère une enveloppe de près de 350 millions de dollars. Au-delà des effets d'annonce et autres révélations dites fracassantes de Larbi Ouanoughi, s'agissant de la gestion anachronique de l'Anep qui aura consumé en moins de 2 ans pas moins de six P-DG, peu de choses ont changé. Nommé le 6 avril dernier au poste de président-directeur général de l'Anep, Larbi Ouanoughi a dressé un tableau noir de la situation de l'organisme qu'on venait de lui confier, non sans promettre une grande lessive dans la maison Anep et une gestion transparente de celle-ci. Estimant les créances de l'Anep à plus de 4 300 milliards de centimes alors que près de 5 000 autres milliards sont définitivement perdus, il s'était offusqué que l'Anep fonctionnne au téléphone et "qu'une aussi florissante entreprise ne soit pas dans une dynamique de croissance". Révélant des chiffres à donner le tournis, s'élevant à des centaines de milliards distribués par l'Anep au profit de journaux sans aucun audimat et en transgression des règles élémentaires du marché, le désormais ex-DG de l'Anep avait alors lancé l'idée de l'élaboration d'une sorte de cahier des charges renfermant 15 critères sur la base desquels sera distribuée la publicité publique. Auparavant, Larbi Ouanoughi avait installé un conseil d'administration (CA) de l'Anep qui devra, désormais, composer avec son successeur Adel Kansous. Reste à savoir si celui-ci rompra ou non avec le modus operandi de Larbi Ouanoughi qui a fait long feu comme prédit par certains observateurs.