Dépourvu de beaucoup d'infrastructures de base, le chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Arba s'est vu ironiquement qualifié par ses citoyens de "daïra déléguée". L'on se rappelle le vent de révolte qui a soufflé au tout début du mois de février dernier sur Aïn El-Arba, une daïra située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya Aïn Témouchent quand des jeunes de la localité ont investi la rue pour revendiquer leur part du développement. Pour eux, leur localité qui a bénéficié du statut de daïra à la faveur du découpage de 1984 n'a finalement pas bénéficié des avantages attendus, considérant qu'ils vivent dans un douar et non dans une daïra au point de qualifier Aïn El- Arba de daïra-déléguée. Pour cause, en l'absence de structures de bases et pour leurs besoins, les citoyens de cette daïra sont contraints de se déplacer régulièrement dans la commune voisine Hammam Bou-Hadjar et chef-lieu de daïra distante d'une dizaine de kilomètres. Outre qu'elle soit dépourvue de structures socioéconomiques, cette daïra a vu celles qu'elle recèle détournées vers la cité thermes, à l'image du tribunal et les services de l'administration fiscale (recette et inspection) qui ont été rattachés au nouveau centre des impôts de proximité (CPI) qui englobe les contribuables soumis à l'impôt unique forfaitaire (IFU). Aussi, les citoyens de cette daïra revendiquent une agence Sonelgaz, une agence BADR dans cette localité à vocation agricole, une agence commerciale de téléphone (Actel), une gare routière ainsi que la réalisation de nouveaux établissements scolaires du cycle primaire pour faire face au système de la double vacation que subissent leurs enfants. La revendication principale demeure, bien sûr, celle du projet portant sur la réalisation d'un hôpital d'une capacité de 60 lits qui n'a jamais vu le jour, alors qu'il avait fait l'objet d'une inscription dans le cadre du plan quinquennal avec le choix du terrain. "Nous sommes fatigués des évacuations vers l'établissement hospitalier de Hammam Bou- Hadjar", fulmine un jeune qui dénonce cette léthargie qui perdure depuis des décennies. Mais ce qui a aggravé cette situation est la vacance de toute une administration qui est sensée prendre en charge les doléances des citoyens pour cause. La preuve ? La gestion de la commune a été confiée à... un intérimaire, à la suite du gel de l'APC alors que la daïra était sans chef depuis plus de quatre mois jusqu'à l'affectation, cette semaine, d'un nouveau responsable. Jeudi 24 septembre, lors de la visite d'inspection effectuée dans les quatre communes que compte cette daïra, le nouveau wali de Aïn Témouchent, Mohamed Moumene, a eu tout le loisir de constater cette amère réalité. "Nous avons une école qui compte 424 élèves répartis sur 6 classes, soit 71 élèves par classe. Ce qui nous obligera à passer au système de la double vacation. Comment donc appliquer le protocole sanitaire dans ce cas là ?", s'est interrogé un citoyen, en s'adressant au wali. Celui-ci s'est engagé à prendre en charge ce dossier, en lui consacrant une réunion spéciale. Lors de cette visite, le chef de l'exécutif s'est rendu dans un grand nombre de zones d'ombre éparpillées à travers les localités de Tamzoura, Oued Sebbah et Sidi Boumediène. Des endroits où les citoyens ont exprimé leurs besoins nécessaires à une vie décente dont certains devront trouver des solutions urgentes comme l'habitat rural, le raccordement aux réseaux électrique, gaz, l'ouverture et le revêtement de certaines pistes rurales. De son côté, le wali a appelé la société civile à s'impliquer dans la prise de décisions relatives à toutes les opérations inhérentes au développement local.