Décuple champion de la zone Concacaf, seize fois présent en Coupe du monde, ancien vainqueur de la défunte Coupe des confédérations, le Mexique fait incontestablement office du plus gros adversaire que les Verts aient jamais affronté depuis l'arrivée de l'alchimiste Belmadi sur le banc de l'EN. Plus que le pedigree de ce poids lourd des Amériques, c'est aussi et surtout son éblouissante forme du moment qui en dit long sur la complexité de la tâche des coéquipiers de Ramy Bensebaïni, ce soir à La Haye (Pays-Bas). Déjà vainqueur (0-1) vendredi dernier sur ces mêmes terres plates, à la Johan Cruijff Arena d'Amsterdam, face à la sélection locale, pourtant au grand complet avec notamment le géant de Liverpool Van Dijk, le métronome du milieu et transfuge de Manchester United Van de Beek ainsi que le fantasque buteur lyonnais Depay, le Mexique impressionne aussi bien par sa longue série d'invincibilité que par son jeu. Preuve en est, face à la belle mécanique "Oranje", référence mondiale en matière de jeu de possession, la sélection conduite par Tata Martino a eu un meilleur pourcentage, gardant la balle à hauteur de 52% du temps réglementaire, avec un plus grand nombre de tirs (7 contre 6), autant de tentatives cadrées (3 – 3) en plus d'une autre balle chaude sur le poteau ! Un test grandeur nature que celui, donc, qui attend les Verts ce soir sur le gazon de l'anciennement appelé Kyocera Stadion de La Haye. Pour son plus difficile examen (amical) à l'international, Djamel Belmadi ne devrait, du reste, pas se hasarder à trop philosopher pour ce qui a trait à la composition du onze de départ. À trois exceptions près, celles de Atal, Benlamri et Belaïli, l'équipe rentrante ressemblera vraisemblablement à celle, classique, qui a survolé la dernière Coupe d'Afrique des nations. Raïs M'Bolhi devrait, ainsi, retrouver sa cage derrière une défense à quatre composée du quatuor Helaïmia-Mandi-Tahrat-Bensebaïni, à moins de faire coulisser le dernier nommé dans l'axe pour faire de la place à Farès sur le flanc gauche. Dans l'entrejeu, la triplette Guedioura-Bennacer-Feghouli sera recomposée au moment où Bounedjah sera de nouveau la pointe haute d'un trio d'attaque avec, sans surprise, le capitaine Riyad Mahrez à droite et, soit Benrahma, soit Boulaya, à gauche. En fin stratège, Djamel Belmadi mesure parfaitement la hauteur de la barre à franchir face à cette sélection mexicaine qui a précipité l'historique (car unique) chute de l'Allemagne au premier tour d'une Coupe du monde. C'était en Russie, en 2018. Pour l'ambitieux sélectionneur dont le leitmotiv est de "trouver de la difficulté et d'avoir des adversaires qui (nous) causent des problèmes, des soucis pour (nous) pousser à les résoudre et à progresser", El Tri répond exactement à ce profil.