L'ancien Premier ministre doit répondre des accusations liées à l'octroi d'indus avantages à de puissants hommes d'affaires à l'époque où il était wali. Son nom avait été également cité dans les affaires des candidatures du FLN aux législatives de 2017. C'est à la suite d'une commission rogatoire délivrée par le magistrat instructeur près la Cour suprême que Noureddine Bedoui a dû donc faire le déplacement à Constantine pour y subir un interrogatoire de la part des éléments de la Police judiciaire, probablement sur des faits liés à sa gestion à la tête de cette wilaya durant la période s'étalant de septembre 2010 au même mois de l'année 2013. C'est ce qu'ont révélé des sources concordantes qui n'ont pas confirmé sous quelle qualité, l'ex-haut commis de l'Etat a été auditionné. Et si cette dernière s'avérait culpabilisante, il deviendrait, en effet, le troisième chef de l'Exécutif à être poursuivi pour des affaires liées à son statut de haut responsable de l'Etat et, partant, à l'exercice de son autorité. Même si rien n'a filtré pour l'instant quant à l'enquête en cours, beaucoup pensent que le dossier du foncier serait au cœur des soupçons qui pèsent sur l'ex-wali de Constantine qui aurait accordé entre 2010 et 2013 d'importants privilèges à des hommes d'affaires puissants, à l'image de Mahieddine Tahkout, actuellement en prison, lequel a bénéficié de plusieurs assiettes dont certaines s'étendant sur plusieurs hectares, notamment à la nouvelle circonscription administrative d'Ali-Mendjeli. D'autres informations non confirmées n'ont pas exclu que Noureddine Bedoui serait aussi concerné par des affaires d'octroi d'indus avantages s'agissant de marchés publics. Pour rappel, il avait procédé en tant que wali de Constantine, peu de temps avant sa promotion au rang de ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels en septembre 2013, au lancement des grands chantiers inscrits dans la cadre de l'événement "Constantine, capitale de la culture arabe en 2015", qui a fait couler beaucoup d'encre. Promu une nouvelle fois dès mai 2015 au poste de ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, son nom collera depuis à la fraude électorale jusqu'à la chute de Bouteflika. Il sera, néanmoins, l'un des rares membres du dernier gouvernement d'Ouyahia à être reconduit et auquel il succédera, mais en tant que Premier ministre du gouvernement transitoire dès le 12 mars 2019. Poste qu'il occupera jusqu'à l'investiture du président Abdelmadjid Tebboune, le 19 décembre 2019. Son nom a également été cité lors de procès récents de hauts responsables et hommes d'affaires dont celui de l'ex-patron de la DGSN, Abdelghani Hamel. Dans ce dossier, Noureddine Bedoui avait été auditionné en tant que témoin par le magistrat instructeur de la Cour suprême. Son témoignage avait même été exigé par la défense de l'ex-patron de la police et de son fils Chafik lors de leur procès, mais l'ex-Premier ministre ne daignera pas répondre à la convocation. Il sera à nouveau cité par le sulfureux député d'Annaba Baha-Eddine Tliba, qui a fait des révélations fracassantes lors de son procès, lequel avait soutenu que l'implication de Noureddine Bedoui, au même titre que celles d'Abdelmalek Sellal ou encore de Tayeb Louh dans l'affaire de corruption autour des candidatures à la députation était avérée. Aveux qu'allait conforter l'ex-secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, qui révélera à son tour que Saïd Bouteflika avait désigné Sellal, Bedoui et Louh pour décider des candidatures du FLN aux élections législatives de mai 2017 et que les têtes de liste étaient rétrocédées aux candidats potentiels à 6 milliards de centimes et que c'est particulièrement l'ex-ministre de l'Intérieur qui dressait les listes électorales de par ses multiples connaissances à travers la plupart des wilayas du pays et l'influence qu'il exerçait sur les walis en poste, lui qui avait été secrétaire général de la wilaya d'Oran puis, respectivement, wali de Sidi Bel-Abbès, de Bordj Bou-Arréridj, de Sétif et de Constantine entre 2004 et 2013.