Résumé : Nedjma ne ferme pas l'œil de toute la nuit. Elle est perdue et souffre. Elle a toujours rêvé que son fils fonde un foyer. Les photos ne sont pas récentes et lui donnent le faible espoir qu'il ait changé. Mais le fait qu'il ait vécu avec ses amis la ramène à la dure réalité. Elle n'accepte pas qu'il soit homosexuel. Elle pense lui parler et mettre en garde Fadhéla. Le matin, elle prétexte être souffrante pour rester au lit et ne pas le voir... - Elle dort. On n'aurait pas dû veiller aussi tard hier soir. Rédha, tu la verras à ton retour du bureau. - Ma mère a l'habitude de veiller. Tu es sûre qu'elle va bien ? demande-t-il, un peu inquiet. - Oui, oui. On la laisse dormir. Elle t'appellera dans le courant de la journée, promet Fadhéla. Mais rien ne t'empêche de prendre ton café. - Je voulais qu'on le prenne ensemble. - Tu auras d'autres matins pour le faire, le réconforte-t-elle, tout en lui servant une tasse de café, mais il part sans y toucher. Il la rappelle du bureau pour lui parler mais comme elle n'a entendu aucun bruit provenant de la chambre, elle n'entre pas, préférant la laisser dormir. - Il est presque onze heures, remarque-t-il. Est-ce que tu es retournée la voir ? Assure-toi qu'elle va bien. - Bien sûr. Mais je n'osais pas la réveiller, dit Fadhéla. Je te rappelle après. Cette fois, elle entre dans la chambre. Nedjma est réveillée et assise. Toute à ses pensées, elle ne l'a pas entendue entrer. - Yemma, mais pourquoi ne t'es-tu pas levée ? Comment te sens-tu ? As-tu encore de la fièvre ? - Non, je vais bien ma fille, répond Nedjma, la voix légèrement enrouée. - Si tu n'es pas bien, je vais appeler un médecin. Rédha se fait du souci. Il vient d'appeler. Il veut de tes nouvelles, dit Fadhéla en recomposant son numéro. Tiens, parle-lui. Mais Nedjma refuse de saisir le téléphone. - Dis-lui que je vais bien, s'il te plaît ! Je vais à la salle de bains, dit-elle, en prenant sa trousse de toilette et des vêtements de rechange. Je lui parlerai plus tard. Fadhéla est surprise, sentant qu'elle évite Rédha. Mais déjà, ce dernier a décroché. - Tu peux travailler tranquille, lui dit-elle. Elle est dans la salle de bains. Elle t'appellera tout à l'heure. - Prends soin d'elle ! Fadhéla le lui promet avant de raccrocher. Elle file à la cuisine préparer un plateau de fruits, des gâteaux et du café. Nedjma tarde dans la salle de bains au point de l'inquiéter. - Yemma ? demande-t-elle en frappant doucement à la porte. Ça va ? Nedjma ouvre et s'excuse d'avoir tardé. - Je ne voulais pas t'inquiéter. Fadhéla remarque qu'elle ne la regarde plus dans les yeux. Et les siens sont rouges à force d'avoir pleuré. - Yemma, quelque chose ne va pas ? dit-elle. Tu es fâchée ? Je sais que je suis pareille à une pie et je te prie de me pardonner si j'ai dit quelque chose qui t'a déplu. - Non, non... Tu n'as rien dit, rien fait de mal, la rassure Nedjma en acceptant la tasse de café qu'elle lui a tendue. C'est juste que... - Que quoi ? Yemma, je n'aime pas te voir si triste. Hier soir, tu étais si heureuse. On a parlé pendant des heures. Je ne te cache pas que je n'ai pas trouvé le sommeil et que si je m'étais écoutée je t'aurais rejointe dans ta chambre ! Tu es ma seconde mère. - Oh ma fille, moi aussi, je t'aime tant. Ah, soupire Nedjma, fuyant toujours son regard. Ah, si tu savais... Elle l'aime tant qu'elle est tentée de lui dire la vérité. Toute la nuit, elle a réfléchi à ce qu'elle doit faire. La vérité lui a brisé le cœur. Elle va souffrir autant qu'elle. Est-ce le bon moment ? Ne doit-elle pas attendre un peu ? (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.
