Meziane préside lundi à Alger la 4e rencontre régionale des journalistes et professionnels des médias    "Les bases arrières de la révolution algérienne ", thème d'un colloque international à Souk Ahras    Glissement de terrain à Oran : Mouloudji demande aux services locaux de son secteur d'accélérer la distribution des aides et de renforcer la prise en charge des blessés    Rekhroukh s'enquiert du chantier de réhabilitation d'un tronçon de la RN-52 reliant Adrar et In-Salah    Le président de la République félicite la championne olympique Kaylia Nemour pour sa médaille d'or décrochée au Caire    Boughali souligne la nécessité de sensibiliser les jeunes générations aux droits des peuples    CRA : Hamlaoui examine avec l'ambassadrice de Norvège les moyens de soutenir l'action humanitaire et solidaire bilatérale    Glissement de terrain à Oran : le président de la République présente ses condoléances à la famille des victimes    Meziane appelle les médias arabes à œuvrer pour davantage de rapprochement interarabe    Mme Hamlaoui souligne l'importance d'une prise de conscience chez les étudiants face aux défis actuels    PME: la Finalep prévoit en 2025 des cessions de ses participations via la Bourse    L'Algérie et le Zimbabwe disposent de plusieurs opportunités de coopération    CHAN 2025/Gambie-Algérie: Bougherra dévoile une liste de 26 joueurs    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 52.243 martyrs et 117.639 blessés    Agression sioniste: les enfants meurent de faim à Ghaza    Gymnastique artistique/Coupe du monde: Kaylia Nemour qualifiée en finales de la poutre et du sol    Jijel: arrivée au port de Djen Djen d'un navire chargé de plus de 10.000 têtes d'ovins en provenance de Roumanie    Projection à Alger du documentaire "Zinet Alger : Le bonheur" de Mohamed Latrèche    Le temps des regrets risque de faire encore mal en cette fin de saison    Exploit de Sundows qui élimine Al Ahly et se qualifie en finale    Quand les abus menacent la paix mondiale    Israël fait sa loi…!    Le Polisario fait entendre sa voix à Bruxelles et exige la libération des prisonniers détenus par le Makhzen    Projection à Alger de ''La Saoura, un trésor naturel et culturel''    L'inévitabilité de la numérisation de la zakat pour établir la transparence    Une ville à la traîne…    Sept produits contenant du porc illégalement certifiés halal    Pour bénéficier des technologies de pointe développées dans le domaine de l'hydrogène vert    Quand les constructions inachevées dénaturent le paysage    Des rencontres, du suspense et du spectacle    Se présenter aux élections ne se limite pas aux chefs de parti    Un art ancestral transmis à travers les générations    Condoléances du président de la République à la famille de la défunte    Les tombeaux royaux de Numidie proposés au classement ''dès l'année prochaine''    Un programme sportif suspendu    «Construire un front médiatique uni pour défendre l'Algérie»    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les supplications du personnel soignant
Service Covid de l'EHU d'Oran
Publié dans Liberté le 16 - 11 - 2020

21 jours après les nouveaux pics de contamination à Oran, les personnels soignants de cette unité Covid-19 ont tous le visage marqué, les yeux cernés et l'épuisement se lit dans leur regard.
La réalité dramatique et urgente de l'épidémie de Covid-19 est aujourd'hui visible à l'unité de tri et de réa-Covid-19, installée dans les locaux de la crèche de l'établissement hospitalier universitaire (EHU) 1er-Novembre d'Oran, à l'écart des autres services de soins.
Et pour mieux comprendre ce qui se déroule souvent loin des regards, c'est le témoignage poignant de deux chefs de service, professeurs en réanimation, qui en sont arrivés à lancer un cri de détresse à la population : "Après 21 jours d'activité intense, résultat du relâchement, nous sommes épuisés, nous n'en pouvons plus, nous n'arrivons plus.
Il y a quelques heures à peine, un malade est mort ici devant la porte, nous n'avons même pas eu le temps de le sortir du véhicule. Croyez-vous que nous ne sommes pas touchés par cela ? Croyez-vous que nous et sa famille acceptons cela ?... Non !"
Des scènes qui se répètent aujourd'hui provoquant, parfois, des réactions violentes chez les proches des malades. L'autre professeur de réanimation prend à son tour la parole : "Nous demandons aux citoyens de respecter les mesures de prévention, c'est la seule chose qui nous sauvera." Et de lâcher : "Vous aimez la vie ? Vous voulez vivre ?
Alors de grâce, appliquez juste ces mesures, c'est très simple : le port du masque que vous pouvez coudre vous-mêmes avec un bout de tissu vous protégera à 95%. Si vous n'avez pas de gel hydroalcoolique, alors lavez-vous les mains au savon à chaque fois que c'est possible et respectez la distanciation physique. Nous ne nous en sortirons jamais sans la prévention !"
Et en effet, après 21 jours de l'apparition des nouveaux pics de contamination à Oran, les personnels soignants de cette unité Covid-19 ont tous le visage marqué, les yeux cernés et l'épuisement se lit dans leur regard. L'on devine les traits tirés sous les masques.
L'activité est intense au vu des va-et-vient des anesthésistes, des résidents, des assistants et des paramédicaux cherchant un consommable, demandant une solution pour un cas sensible, ou venant faire signer un acte de décès.
À l'extérieur, des familles attendent des nouvelles d'un proche venu en consultation ou pris en charge en réanimation. Sur la trentaine de lits de l'unité Covid-19, 10 sont des lits de réanimation et tous sont occupés.
Le directeur général de l'EHU 1er-Novembre, M. Mansouri, qui nous a reçus dans son bureau, témoigne aussi pour son personnel, souvent décrié et critiqué à tort ou à raison, mais qui travaille dans des conditions très difficiles : "Notre message aujourd'hui est de vous dire que la solution (face à l'épidémie de Covid-19, ndlr) n'est pas dans les hôpitaux, mais dans la prévention, c'est très important." Et de poursuivre : "Aujourd'hui, l'ensemble du personnel, les ressources humaines, est épuisé.
Même avec tous les moyens, les soignants sont épuisés, saturés. En plus, ils sont souvent contaminés. Comment les remplacer ? Les redynamiser ?..." En plus de l'unité Covi-19 qui, depuis peu, voit affluer des malades en provenance du Chuo, le directeur de l'EHU s'est vu confier l'utilisation et la gestion médicale du nouvel hôpital de Chtaïbo.
"Sur les 224 lits de cet établissement qui n'avait pas été officiellement réceptionné, ce sont 120 lits qui sont utilisés aujourd'hui pour les malades de la Covid-19", déclare notre interlocuteur. "Sur les 120 lits disponibles, nous en exploitons actuellement 90.
Ce sont tous des cas sensibles qui nécessitent une assistance respiratoire, souvent des sujets âgés de 60 ans et plus et ayant des pathologies chroniques. Les plus jeunes n'ayant pas de problèmes de santé doivent rester confinés chez eux", nous a-t-on encore expliqué.
À l'hôpital de Chtaïbo, ce sont encore 20 lits de réanimation qui ont été installés, et fin novembre, il devrait y en avoir 32 supplémentaires avec des postes d'oxygène indispensable.
Car en plus de la recrudescence des cas de contamination, M. Mansouri explique que cette deuxième vague se distingue par la virulence du Covid-19 : "Le virus est bien plus virulent. Avant, sur 4 patients en détresse respiratoire, un seul était entubé, et il mourait dans les 20 jours qui suivaient. Aujourd'hui, sur 4 patients, 3 nécessitent la ventilation non invasive (VNI) et deux décèdent en 48 heures."
L'épuisement des personnels de santé, la saturation des services Covid-19, les besoins en lits de réanimation, les moyens pour multiplier les tests PCR, avec la difficulté d'avoir des réactifs, est en train de mettre à genoux l'ensemble de la société, et seule une prise de conscience de la population permettra de surmonter la crise.

D. LOUKIL


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.