Les trois détenus d'opinion, Mohamed Tadjadit, Nourredine Khimoud et Abdelhak Benrahmani, refusent d'interrompre la grève de la faim qu'ils ont entamée, il y a dix jours, tant qu'une date n'est pas fixée pour leur procès en première instance au tribunal de Bab El-Oued. Leur santé s'est sérieusement dégradée, alerte le collectif de défense. "J'ai pu les voir rapidement avant leur transfert vers le CHU Mustapha sur avis du médecin de la prison. Ils sont très affaiblis, mais décidés à ne pas interrompre la grève de la faim avant le procès", nous a affirmé un avocat, contacté par téléphone. Selon notre interlocuteur, la procédure a pris du temps car le juge instructeur de la Chambre 1 près le tribunal de Bab El-Oued, muté dans une autre juridiction en septembre, n'est pas encore remplacé. Il n'en demeure pas moins que le mandat de dépôt des trois prévenus a été renouvelé pour une deuxième période de quatre mois. La chambre d'accusation près la cour d'appel d'Alger examinera, aujourd'hui, la demande de mise en liberté provisoire. Les trois activistes ont été arrêtés en août dernier et placés en détention préventive. Onze charges sont retenues contre eux : atteinte à l'unité nationale, incitation à attroupement non armé, mise en danger de la vie d'autrui en appelant à un rassemblement pendant la période de quarantaine, offense au président de la République, outrage à corps constitués, atteintes à l'unité et à la sécurité nationale, publication de nouvelles susceptibles de nuire à l'ordre public, publication de discours de haine, discrimination et diffusion de discours de haine en utilisant les technologies de l'information et de la communication.
